Au sommaire de ce reportage :
- Compagnie Morbihannaise de Navigation
- 1938-1954 : les débuts du Rêve d’Été
- 1954-1958 : l’épisode méditerranéen
- 1958-1966, le Rêve d’Été à la Compagnie Morbihannaise de Navigation
- 1966 : la sortie de flotte du Rêve d’Été
Compagnie Morbihannaise de Navigation
La Compagnie Morbihannaise de Navigation (CMN, surnommée aussi la Morbi) était le délégataire historique du Conseil Général qui assurait la desserte des îles de Groix, de Belle-Ile-en-Mer, de Houat et d'Hoëdic. Elle a remporté le son premier contrat de service public à compter de 1950 pour la liaison Belle-Île-Quiberon, en 1973 pour Lorient-Groix et en 1980 pour celle entre Quiberon-Houat-Hoëdic.
La Compagnie Morbihannaise de Navigation était une filiale de la Compagnie Nationale de Navigation. Disparue du paysage Morbihannais en 2008, la Morbihannaise était active jusqu’en 2010 sous le nom de Morlenn Express dans la rade de Brest.
1938-1954 : les débuts du Rêve d’Été
Le Rêve d’Été était une petite vedette classique construite en 1938. Conçue pour être exploitée sur la ligne La Rochelle-Île d’Oléron, Rêve d’Été assurait ce service vers le port de Boyardville, et, suivant la marée, il accostait soit dans le port de Boyardville ou alors directement à l’appontement de la plage de Boyardville. Ce ponton était situé à environ 1 kilomètres de l’entrée du port de Boyardville et permettait d’assurer la liaison avec la Rochelle lorsqu’il n’y avait pas assez d’eau dans le port.
Multi-vues de Boyardville avec au centre le Rêve d’Été en mer (D.R).
Le Rêve d’Été à l’appontement de la plage de Boyardville (D.R).
Le Rêve d’Été à quai dans le port de Boyardville. On remarque que la passerelle et son mat avaient été changés sur les photos juste au-dessus (D.R).
Le Rêve d’Été appareillant de Boyardville pour rejoindre La Rochelle (D.R).
Pendant la deuxième guerre mondiale, le Rêve d’Été avait été réquisitionné par la marine allemande qui l'avait transformé en patrouilleur. Après la guerre, le Rêve d’Été a été remis en état et avait repris ses liaisons entre Boyardville et La Rochelle. Notons qu'il avait été modernisé en 1950.
1954-1958 : l’épisode méditerranéen
En 1954, le Rêve d’Été a été racheté par l’armement Dubois Fesseau et rejoint les côtes méditerranéennes. Il a assuré jusqu’en 1958 la liaison entre Menton, San-Rémo et les îles de Lérins. Cette activité qui devait être principalement estivale s’est arrêtée en 1958.
Le port de San-Rémo avec le Rêve d’Été à droite (D.R).
Le Rêve d’Été naviguant dans le port de Menton (D.R).
Le port de Menton. Sur la droite de l’image, le Rêve d’Été est le long de la jetée en attendant ses passagers (D.R).
Vue aérienne de la vieille ville de Menton avec le port en arrière-plan. On remarque le Rêve d’Été au mouillage au bout de la jetée du port (D.R).
Avant de continuer ce reportage, revenons sur les caractéristiques du Rêve d’Été :
Caractéristiques administratives
Vedette à passagers : RÊVE D’ÉTÉ
Armateur propriétaire : INCONNU (1938 > 1954) - DUBOIS FESSEAU (1954 > 1958), CMN (1958) et CONSEIL GÉNÉRAL DU MORBIHAN (1959 > 1966)
Armateur gérant : INCONNU (1938 > 1954) - DUBOIS FESSEAU (1954 > 1958) et CMN (1958 > 1966)
Chantier naval : ?
Année de mise en service : 1938
Année d’achat par la CMN : 1958
Année de sortie de la flotte : 1966
Caractéristiques d’exploitation
Capacité : 130 passagers
Vitesse de croisière : 12 nœuds
Vitesse maximale : 12 nœuds
Caractéristiques géométriques
Longueur hors tout : 24,47 m
Largeur : 4,77 m
Caractéristiques techniques
Propulsion : 1 moteur de 214 chevaux
Jauge : 62,36 gt
Propulseur d’étrave : Non
Stabilisateur anti-rouli : Non
1958-1966, le Rêve d’Été à la Compagnie Morbihannaise de Navigation
En 1958, le Rêve d’Été a été racheté par la Compagnie Morbihannaise de Navigation. Il assurait la liaison avec Belle-Île-en-Mer au départ de Port Maria ou de Port Haliguen (Quiberon) uniquement durant la période estivale. En effet, en raison de sa mauvaise tenue à la mer et de son pont passagers entièrement à l’air libre, ce navire ne permettait pas d’assurer une liaison confortable pendant l’hiver. Enfin, il assurait aussi des excursions vers les îles de Houat et d’Hoëdic en été.
Ainsi, le Rêve d’Été avait pour unique vocation de doubler les courriers de plus grosse capacité, le Guédel (construit en 1930) et le Belle-Isle (mis en service en 1957). Ceci permettait d'augmenter le nombre de rotations et d'augmenter le nombre de passagers transportés.
Notons que le Rêve d’Été est devenu la propriété du Conseil Général du Morbihan en 1959.
Multi-vues de Quiberon avec en haut à droite le Rêve d’Été à Port Haliguen.
A quai au fond du port de Port-Haliguen.
Le Rêve d’Été amarré le long de l’un des deux môles du port pour embarquer ses passagers (D.R).
Le Rêve d’Été et le Notre Dame du Confort (le courrier de Houat et d’Hoëdic) ensemble dans l’actuel vieux port de Port Haliguen (D.R).
Vue aérienne de Port Haliguen avec le Rêve d’Été à quai dans le Vieux-Port (D.R).
Le Rêve d'Été à quai le long de l'estacade de Port Haliguen avant la construction des deux parties de l'actuel avant-port (D.R).
Vue aérienne du port de Palais au début des années 1960. On remarque le Rêve d’Été au centre de l’image et juste derrière le Belle-Isle et le Guédel (D.R).
Le Rêve d’Été amarré le long du quai de l’Yser. On remarque le Belle-Isle à quai le long de la cale de l‘Acadie (D.R).
Autre vue du port de Palais avec le Rêve d’Été toujours le long du quai de l’Yser (D.R).
1966, la sortie de flotte du Rêve d’Été
Après 8 années de service touristique entre Quiberon, Belle-Île, Houat et Hoëdic, le Rêve d’Été est remplacé dès 1966 par le Guerveur. Ce nouveau navire, de type roulier mixte, a permis de doubler au mieux les Guédel et Belle-Isle qui desservaient Belle-Ile en Mer au départ de Port Maria depuis 1930 et 1957.
Avec l’arrivée du Guerveur dans la flotte, la Compagnie Morbihannaise de Navigation avait décidé d’arrêter le Rêve d’Été car il ne pouvait transporter qu’une capacité limitée de passagers et dans des conditions de confort bien plus faibles. Ainsi, depuis que la CMN a radié le Rêve d’Été de sa flotte, celui-ci a complètement disparu du paysage maritime français si bien qu’aujourd’hui on ne sait pas ce qu’il était devenu après 1966.
Le Rêve d’Été amarré le long de la cale du port Saint-Gildas à l’Île de Houat.
Je tiens à remercier Didier Dirol et le groupe « Mar-mar » pour la mise à disposition de nombreux clichés du navire et pour une partie des informations concernant le navire.
Texte : Alspace.
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