mercredi 19 décembre 2018

Caboteur Taillefer 3 - Transport Maritime Côtier




Au sommaire de ce reportage :


  1. Transport Maritime Côtier
  2. Historique : le Taillefer 2 et son remplacement
  3. Taillefer 3, l’un des deux caboteurs de TMC
  4. Le Taillefer 3 en images…
  5. Taillefer 3, le premier navire neuf de TMC



Transport Maritime Côtier

 
Transport Maritime Côtier (TMC) est l’entreprise de cabotage historique du Morbihan. Présente à Vannes depuis les années 1950 sous le nom des Vedettes Vertes puis de SETMC (Société d’exploitation du Transport Maritime Côtier) et enfin TMC, elle assure le ravitaillement des îles de Houat, Hoëdic, Groix et Belle-Île-en-Mer et même l’île d’Yeu, au départ de Vannes, Quiberon, Lorient et des Sables d’Olonne.
TMC exploite aujourd’hui deux caboteurs et un roulier, mis en service entre 2004 et 2017.

^^ Cliquez sur le logo pour afficher une présentation plus détaillée de la société ^^


Historique : le Taillefer 2 et son remplacement


Au début des années 2000, la flotte de Transport Maritime Côtier était composée de 2 caboteurs : le Taillefer 2 et le Guédel.
Le Taillefer 2 était un navire de charge construit en 1966 à Bowling (Grande-Bretagne) sous le nom de Glencloy. Long de 33,33 mètres, large de 7,00 mètres, il pouvait transporter jusqu’à 219 tonnes de marchandises à la vitesse de 9 nœuds. Racheté par les Vedettes Vertes en 1979, il entre en service le 2 juillet en remplacement du Taillefer premier du nom, datant de 1944. Glencloy est alors renommé Taillefer 2 et assure désormais du cabotage en Bretagne Sud, principalement entre Vannes et Le Palais (Belle-Île-en-Mer).

Le Taillefer et le Taillefer 2 à couple au port de commerce de Vannes.

Suite au rachat des Vedettes Vertes par la Navix en 1981, cette dernière ne souhaitait pas continuer de réaliser deux activités très différentes : le transport de passagers et le cabotage. C’est ainsi que le Taillefer 2 est racheté par un bellilois, Paul Cornuail. Il créé alors le SETMC (Société d’Exploitation du Transport Maritime Côtier) et le Taillefer 2 continue ses rotations entre Vannes et Belle-Île. En 1994, le Taillefer 2 passe sous le giron de TMC (Transport Maritime Côtier).
En 2002, le Taillefer 2 a été rejoint dans la flotte de TMC par le Guédel, affrété durant un an au Conseil Général du Morbihan.

La Taillefer 2 en chargement d'enrobée à la cale de Houat à Port Maria (Quiberon).

En attente devant le port de Palais.

Le Taillefer 2 à quai au bassin à flots du port de Palais avec juste devant le cargo Îles du Ponant.

Au début des années 2000, le Taillefer 2 commençait à se faire ancien bien que très bien entretenu et donnant entière satisfaction à son armement. C’est pourquoi TMC passe commande en 2003 aux chantiers Mérré à Nort-sur-Erdre d’un caboteur neuf, une première pour l’armement vannetais. Plus long et plus large que son prédécesseur, le futur Taillefer 3 possède une capacité de transport de marchandises supérieure tout en ayant un tirant d’eau plus faible. Ses dimensions sont les suivantes : 40 mètres de longueur, 7,80 mètres de largeur, et lui permettent de passer l’écluse du port de Palais large d’environ 8 mètres. Notons que sa longueur l’empêche de manœuvrer dans le bassin à flots du port de Palais comme le faisait son prédécesseur. C’est pourquoi il est obligé de manœuvrer dans le port d’échouage de Palais avant l’entrée dans le bassin. C’est pour faciliter cette manœuvre qu’un propulseur d’étrave a été installé sur ce navire.
Autre particularité de ce navire par rapport aux anciens caboteurs de TMC, le Taillefer 3 est pourvu d’un salon permettant l’accueil de 12 passagers par traversée.
Construit par blocs par les chantiers Mérré, le Taillefer 3 a été assemblé à Saint-Nazaire par les ateliers de Mécasoud. Il a été mis à l’eau début juin 2004 dans le bassin de Penhouët puis s’est amarré au quai des Charbonniers pour les finitions.

Le 28 juin 2004, le Taillefer 3 a été béni par un aumônier des gens de mer et baptisé par sa marraine, Elisabeth Allaire. La bénédiction s'est terminée par le traditionnel lancé de la bouteille de champagne qui s’est brisée du premier coup, sur l’étrave du navire.
Le Taillefer 3 a commencé son service commercial entre Vannes et Belle-Île-en-Mer le 06 juillet 2004.

Le 19 novembre 2004, le Taillefer 2 a quitté pour la dernière fois le port de Vannes pour rejoindre le Bénin. Racheté par la Compagnie des Transports Maritimes du Golfe de Guinée qui l’a acquis pour la somme de 122 000 Euros, il assurera une traversée hebdomadaire entre le Bénin et la Guinée Equatoriale. Il aurait été racheté en juin 2008 au Nigéria. Il est probable qu’en 2018 il navigue toujours dans les eaux du Golfe de Guinée, sous le nom de Chiddima.

Article du journal Le Télégramme portant sur l’inauguration du Taillefer 3 : https://www.letelegramme.fr/29-06-2004-8263565.php


Taillefer 3, l’un des deux caboteurs de TMC


Le Taillefer 3 est destiné à desservir les îles morbihannaises de Groix, Belle-Île-en-Mer, Houat et Hoëdic, au départ de Vannes, Quiberon ou Lorient. Il transporte tous types de marchandises, essentiellement du vrac (gravier, sable enrobée) au départ de Lorient ou de Quiberon (essentiellement pour l’enrobée à destination de Belle-Île).
Le Taillefer 3 assure aussi ponctuellement du cabotage en Vendée au départ des Sables d’Olonne et à destination de l’Île d’Yeu.
Notons également que le Taillefer 3 peut aussi rejoindre exceptionnellement Brest pour ravitailler Ouessant, Molène ou Sein. En effet, en septembre 2018, il est allé à Brest pour charger du sable et des pierres à destination de Ouessant.

Vue aérienne des ligne desservies par le Taillefer 3.


Avant de continuer ce reportage, revenons sur les caractéristiques du Taillefer 3 :

Caractéristiques administratives


Nom du navire : TAILLEFER 3
Numéro OMI : 8747070
Quartier maritime : VANNES
Armateur : TRANSPORT MARITIME CÔTIER
Chantier naval : MÉRRÉ, NORT-SUR-ERDRE
Assemblage : MÉCASOUD, SAINT-NAZAIRE
Année de mise en service : 2004
Montant de l’investissement : 2 500 000 €

Caractéristiques d’exploitation


Capacité : 450 tonnes de marchandises et 12 passagers
Vitesse maximale : 10 nœuds

Caractéristiques géométriques


Longueur hors tout : 40,00 m
Longueur entre perpendiculaires : 36,80 m
Largeur : 7,80 m
Creux : 3,50 m
Tirant d'eau : 2,60 m
Jauge brute : 323 UMS
Port en lourd : 450 tonnes

Caractéristiques techniques


Propulsion : 1 moteur Diesel 4 temps Cummins, 12 cylindres en V entraînant une hélice par l’intermédiaire d’un réducteur-inverseur ZF
Vitesse de rotation nominale du moteur : 320 t/mm
Puissance : 442 kW (600 ch)
Production d’électricité : 2 groupes Diesel-alternateur
Nombre de propulseur d’étrave : 1
Puissance du propulseur d’étrave : 147 kW


La plaque du chantier naval.


Le Taillefer 3 en images…


Le Taillefer 3 descendant le Golfe du Morbihan.

Sortie du Golfe.

Le Taillefer 3 en approche de Port Maria (Quiberon).

Entrée à Port Maria.

Approche de la cale de Houat.

A quai à la cale de Houat pour charger de l’enrobée.

Vu de trois quarts arrière.

Le Taillefer 3 en attente au large du port de Palais (Belle-Île).

Croisement avec la vedette Le Palais de la Compagnie du Golfe.

Approche de l’entrée du port de Palais.

Le Taillefer 3 déchargeant du vrac à la cale Bonnelle.

Vu de trois quarts arrière tribord.

Appareillage de la cale Bonnelle.

La proue.

En route pour le bassin à flots du port de Palais pour terminer le déchargement de vrac.

Le Taillefer 3 dans le port d’échouage de Palais.

Evitage.

Fin de manœuvre.

Approche de l’écluse.

Passage de l’écluse.

Le Taillefer 3 amarré au quai du commerce à Palais.

Vu en plongée depuis les parkings des Glacis.

La poupe.

Appareillage du port de Palais.

Vu de trois quarts avant.

Passage entre les passes du port de Palais.

Croisement entre le Taillefer 3 et le Goulphar devant l’entrée du port de Palais.

Retour sur le continent.

Vu depuis la pointe de Taillefer.

Retour à Port Maria pour une nouvelle rotation d’enrobée.

Le Taillefer 3 remontant la rivière de Vannes.

Approche du Parc-du-Golfe (Vannes).

Manouvre d’évitage.

Vu de trois quarts arrière.

Approche en culée du port de commerce de Vannes.

A quai au port de Vannes.

Le Taillefer 3 échoué au port de commerce de Vannes.


Visite du navire


Je vous propose, pour commencer, de découvrir les espaces dédiés aux clients piétons et à la cargaison.


Le salon


Situé sur la partie avant du château, le salon peut accueillir 12 passagers assis sur des sièges individuels. Néanmoins, ce navire transportant rarement des passagers, le salon est utilisé par l’équipage pour stocker du matériel.

Vue extérieure du salon.

L’intérieur du salon.


La cale


Situé au pont 2 du navire, la cale occupe une grande partie du navire. Elle est divisée en deux parties : une petite partie à l’avant de la grue qui est fermée par un panneau simple et la grande partie située à l‘arrière de la grue et fermée par un panneau portefeuille.
Notons que des conteneurs peuvent être placés en pontée sur le panneau de cale arrière.

Vue sur la partie cargaison avec les panneaux de cale fermés.

La commande du panneau avant et du guindeau du gaillard d’avant.

Le panneau de cale avant.

La commande du panneau portefeuille.

Fermeture du panneau portefeuille.

La cale arrière chargée de sable.


La grue


Le Taillefer 3 est équipé d’une grue hydraulique Pétrel installée en pontée. Cette grue peut soulever des charges jusqu’à 3 tonnes à 12 mètres de hauteur. Notons qu’elle peut tourner sur 360 degrés.

La grue en stand-by.

La grue déchargeant du gravier.

La cabine de la grue.

L’intérieur de la cabine.

Les commandes de la grue.

Les commandes de la grue.

Le touret de câble utilisé pour lever les charges.

Le touret de flexible hydraulique pour le godet.



Visite technique


Je vous propose maintenant de découvrir les espaces réservés à l'équipage et des aspects plus techniques de ce navire.

Le gaillard d’avant


Situé au point le plus à l’avant du navire, nous y trouvons quatre bollards pour y tourner des aussières et un guindeau qui permet de manœuvrer l'ancre. Ce guindeau dirige la chaîne depuis le puits aux chaînes vers une poulie qui la redirige vers la pioche. Notons que l’on retrouve sur le guindeau deux poupées situés de part-et-d’autre de celui-ci.

Vue en plongée sur le gaillard d’avant.

Le gaillard d’avant.

Vu de l’avant.

Le cabestan et l’une des deux poupées.

Les stoppeurs des deux chaînes de mouillage qui permettent d’éviter le dévirage de la chaîne.

La pioche bâbord.


Le compartiment machine avant


Sous le gaillard d’avant, on retrouve un compartiment qui accueille un groupe électrogène, une pompe d’assèchement de secours, d’un compresseur et sa bouteille d’air ainsi qu’une caisse à huile.
Le groupe électrogène avant est très sollicité car il est utilisé pour faire fonctionner le propulseur d’étrave, la grue ainsi que le guindeau. Notons que le lancement du groupe électrogène s’effectue grâce à de l’air comprimé stocké dans la bouteille d’air.

L’accès au compartiment machine avant.

Le compartiment machine avant.

Le groupe électrogène avant.

Le tableau électrique du groupe électrogène.

La caisse à huile du groupe électrogène avant.

La pompe d’assèchement de secours.

Le tableau électrique de la pompe d’assèchement de secours.


Le château


Situé au pont 3, le château rassemble tous les espaces communs de l’équipage (carré, buanderie), tandis que les cabines sont situées au pont 2.

Le château.


La passerelle


La passerelle est située sur le pont 4. Elle regroupe tous les éléments qui permettent de contrôler et de manœuvrer le navire : un tiller pour la barre, les manettes des gaz, la VHF, le radar et tous les autres composants nécessaires à piloter et à contrôler le navire.
Juste à droite de l’escalier arrivant à l’intérieur de la passerelle, on retrouve la table aux cartes.

Vue en contreplongée sur la passerelle.

L’intérieur de la passerelle.

Vue de l’autre côté.

La barre à roue, utilisée en cas de panne de tiller.

Le tiller de la barre électrique.

La manette des gaz.

 
L’indicateur d’angle de barre.

Le boitier de commande du propulseur d’étrave transportable pour les manœuvres.

De gauche à droite : le pupitre de commande moteur, l’écran de l’un des deux radars et le sondeur.

Un autre écran radar.

Le GPS et l’AIS.

La carte marine électronique.

De bas en haut : l’interphone, la VHF, la radio et sur la gauche l’ampérage des batteries.

Le pupitre des alarmes.

Les tableaux de commande pour les feux de navigation et des lumières du bord.

La table aux cartes.

La banquette pour l’équipage ou les invités.


Le mât radar


Sur le toit de la passerelle, on retrouve un mât qui est équipé de deux radars, d'une corne de brume ainsi que des feux nécessaires en navigation.
Notons la présence d’un projecteur de recherche installé sur le mat radar.

La mat radar vu dans la hauteur.

Zoom sur l’un des radars.

Le deuxième radar.

Le projecteur de recherche.

La corne de brume.


La machine


Le Taillefer 3 est équipé d’un moteur quatre temps, 12 cylindres en V, CUMMINS développant 442 kW (ou 600 ch). Le moteur entraîne à 320 tr/mn une hélice à pales fixes en tuyère par l’intermédiaire d’un réducteur-inverseur. À bord, la production d'électricité est assurée par deux groupes Diesel-alternateurs. Le premier, qui est le plus utilisé, est situé sous le gaillard d’avant, et le second est installé dans la salle des machines, juste à côté du moteur de propulsion.

La salle des machines.

La partie bâbord de la salle des machines avec au centre l’atelier du chef mécanicien.

Le moteur de propulsion.

Vu de trois quarts arrière tribord.

Le réducteur-inverseur.

La sortie de la ligne d’arbre.

Le groupe électrogène secondaire.

Autre vue du groupe électrogène.

Le tableau de commande du groupe électrogène.

La cheminée.

Les pompes à huile (en jaune), à gasoil (en violet) et eau douce (en bleu).

Tableau de commande des pompes à huile, à gasoil et eau douce.

L’une des pompes de ballast.

Tableau de surveillance des ballast.


Le local technique


Le local technique de la machine est situé sur le pont 3. On y retrouve toutes les armoires de commande qui regroupent divers voyants ou écrans qui signalent que tous les organes du moteur et du groupe électrogène fonctionnent correctement.
Dans la cage d’escalier donnant sur la machine, on retrouve la prise de courant de terre qui permet de stopper les groupes électrogènes lorsque le navire est à quai.

Le pupitre de commande du moteur de propulsion.

Coffrets de contrôle des batteries et la centrale d’alarmes du bord.

Coffrets de commande à distance des groupes électrogènes avant et arrière.

Les batteries du bord.

La prise de courant de terre.


Le local barre


Situé dans la continuité de la salle des machines, le local barre est l’endroit où l’on trouve l’appareil à gouverner du navire. En cas de problème sur la transmission principale, il est possible d’agir directement sur la barre à l’aide d’un palan.

Le local barre avec l’appareil à gouverner au centre.


Les locaux de vie de l’équipage


Situé au pont 3, le poste d’équipage est l’espace de vie commun entre tous les marins du navire. Sur la gauche en entrant dans la pièce, une table avec des bancs des deux côtés permet à l’équipage de se retrouver pour manger. Sur la droite en entrant dans la pièce, on retrouve la cuisine, équipée de tout le confort moderne.
Juste derrière le petit salon, on retrouve la buanderie qui est également aménagée en tant que vestiaire.

La cuisine.

Le carré.

Photo du Taillefer 2 exposée dans le carré.

Autre photo du Taillefer 2.

Le vestiaire.

Tableau représentant le Taillefer 2 à l’entrée du Golfe du Morbihan.

La partie buanderie.

Au pont 2, on retrouve les cabines de l’équipage. On trouve à bord trois cabines une place et deux cabines de deux places, avec lits superposés.
L’accès à la coursive équipage peut s’effectuer par le gaillard d‘arrière par un escalier.

La cabine du capitaine.

La cabine du chef mécanicien.

Une cabine double.

Une cabine simple.


La sécurité à bord


Pour assurer l’abandon du navire en cas de naufrage, le Taillefer 3 est doté de 2 radeaux de survie qui se gonflent lorsqu'ils rentrent en contact avec l'eau. En plus de ces 2 radeaux de survie, nous retrouvons aussi 5 bouées couronnes, dont 1 sur le gaillard d’avant, 2 autour du château et 1 derrière la passerelle.
Derrière la passerelle, un semi-rigide est présent et est mis à l’eau par une potence.

La potence servant à virer le semi-rigide.

Le semi-rigide du navire.

L’un des deux « bombards ».

L’une des cinq bouées couronne du bord.


Taillefer  3, le premier navire neuf de TMC


Avec le Taillefer 3, Transport Maritime Côtier a commencé le renouvellement de sa flotte qui sera continué en 2009 avec la mise en service du Guédel 3. Le Taillefer 3 a permis d’apporter une modernité dans la flotte de TMC alors doté d’une flotte de navires vieillissante, sans compter une augmentation non négligeable de la capacité de transport pour la compagnie.
Bien adapté aux besoins des îles morbihannaises en matière de transport de marchandises, le Taillefer 3 devrait naviguer encore de nombreuses années le long de la façade atlantique française…

Taillefer 3, le premier navire neuf de TMC !

Je tiens à remercier les équipes de TMC pour leur accueil et la visite du navire ainsi que Didier Dirol, Oliver Wileczelek pour le partage de leurs images du Taillefer 2.

Texte : Alspace
Photos : Alspace.