mercredi 9 janvier 2019

Roulier mixte Acadie - Compagnie Océane




Au sommaire de ce reportage :

  1. Compagnie Océane
  2. Historique : le remplacement du Guédel
  3. Acadie, le roulier de réserve de la Compagnie Océane
  4. L’Acadie en images…
  5. Acadie : l’un des navires historiques des îles morbihannaises


Compagnie Océane


La Compagnie Océane est une société constituée à la fin de l'année 2007 afin de reprendre la délégation de service public (DSP) mise en place par le Conseil Général du Morbihan pour assurer la desserte des îles de Groix, de Belle-Ile-en-Mer, de Houat et d'Hoëdic. Elle remporte le son premier contrat de service public à compter du 1er janvier 2008 et jusqu’au 31 décembre 2014. Le contrat actuel de la DSP date du 1er janvier 2015 pour une durée de 6 ans, renouvelable.
La Compagnie Océane est une filiale de Transdev. Véolia fut aussi l'une de ses filiales, jusqu'à son retrait de ses activités maritimes en 2014.

Océane exploite 7 navires, dont 5 rouliers, 1 vedette mixte et 1 vedette à passagers.

^^ Cliquez sur le logo pour afficher la présentation de la Compagnie Océane ^^



Historique : le remplacement du Guédel


Dans les années 1960, la flotte de la Compagnie Morbihannaise de Navigation était composée de 3 navires, dont le paquebot côtier "Guédel", lancé en 1930 ainsi que deux rouliers mixtes : le Belle-Isle et le Guerveur, mis en service respectivement en 1957 et 1966.
Le Guédel était donc un paquebot côtier construit en 1930 par les chantiers de la Roche Maurice à Nantes. Long de 32,68 mètres et large 7,03 mètres, il pouvait transporter jusqu’à 300 passagers et plusieurs tonnes de marchandises à une vitesse de 10 nœuds. Il était propulsé par un moteur de 350 ch qui entraînait une hélice à pas fixe. Il desservait Belle-Île au départ de Port Maria, à Quiberon.

Le Guédel en manœuvre dans le port de pêche de Kéroman (D.R).

La flotte de la Compagnie Morbihannaise réunie à Palais. Le Guerveur est en entrée, le Belle-Isle au mouillage le long du môle Bourdelles et le Guédel en stand-by au quai de l’Yser (D.R).

Le Guédel à son poste de nuit et le Guerveur en cours de chargement à la cale du quai de l’Acadie (D.R).

La décision de remplacer le Guédel a été prise par le Conseil Général du Morbihan à la fin des années 1960 et l’appel d’offre a été lancé par ce dernier par réunion d'une commission réunissant des représentants de la Compagnie Morbihannaise de Navigation, du Conseil Général et de la population belliloise. Le Conseil Général du Morbihan souhaitait un navire de conception proche du Guerveur (lancé en 1966) mais plus capacitaire, notamment pour les camions.

Finalement, plusieurs chantiers ont répondu à l’appel d’offres, dont les Chantiers et Ateliers de la Perrière, basés à Lorient.
Les Chantiers et Ateliers de la Perrière ont proposés plusieurs projets. Le premier était une version allongée du Guerveur mesurant 50 mètres de longueur, avec un salon à l’arrière du garage et un espace avec une hauteur sous barrots plus élevée sur l’avant du garage pour y charger des camions. Cependant, ce projet restait complexe puisque nécessitant un nouveau plan des formes et de structure ainsi que de nouveaux calculs. Les accès passagers depuis le quai étaient uniquement composés de coupées situées sur l’avant des tabliers. L’accès au salon se faisait par la plage avant située devant la passerelle.

Le plan du projet du roulier de 50 mètres par les Chantiers et Ateliers de la Perrière.

Plan des aménagements des ponts 1 et 2.

Plan des aménagements des ponts 3 et 4. 

Les Chantiers et Ateliers de la Perrière ont ensuite proposés un second projet, plus court avec 45 mètres (contre 50 m pour le premier projet). Dans ce projet, l’accès par coupées par le gaillard d’avant a été supprimé au profit de portes de coupée juste derrière les tabliers. Par la même occasion, le salon à l’arrière du garage a été retiré afin d’augmenter la capacité de chargement en véhicules du navire. Enfin, pour garder un espace suffisant pour les 600 passagers prévus à embarquer sur le navire, le pont supérieur a été allongé vers l’arrière, offrant ainsi une plage arrière couverte.

Le second projet des Chantiers et Ateliers de la Perrière.

Plan des aménagements des ponts 1 et 2.

Plan des aménagements des ponts 3 et 4.

Enfin, La Perrière a proposé un dernier projet très similaire au précédent mais avec quelques petites modifications, dont des cheminées plus hautes et des accès modifiés au pont supérieur : un depuis le salon et deux de la plage arrière (contre deux dans le salon et un sur la plage arrière dans le projet antérieur).

 Vue d’ensemble du troisième projet de La Perrière.

Plan des aménagements des ponts 1 et 2.

Plan des aménagements des ponts 3 et 4.
 
Finalement, c’est ce dernier projet qui a été retenu par le Conseil Général du Morbihan. Notons qu’à l’origine, le Conseil Général souhaitait allonger la partie surélevée du garage jusqu’à l’arrière du navire. Mais pour des raisons de stabilité, cette partie surélevée a été limitée à une longueur de 5 mètres.

Le 27 juillet 1971, l’Acadie a été mis en service entre Quiberon et Belle-Île sous les couleurs de la Compagnie Morbihannaise de Navigation : le noir pour la coque et le blanc pour les superstructures. Il était exploité par un équipage bellilois et était basé à Le Palais (Belle-Île) pendant la nuit.
Le Belle-Isle a été conservé comme navire de réserve. Avec l'arrivée de l’Acadie dans la flotte, le Guédel a été désarmé et le Belle-Isle restait basé à Belle-Île lorsqu’il ne naviguait pas.

Appareillage de l’Acadie du port de Palais.

L’Acadie à Port Maria.

Vu de trois quarts arrière.

En 1991-1992, l’Acadie a changé de livrée, troquant le noir et blanc pour un ensemble blanc avec un gros liseré rouge surmonté d’un trait bleu.
Notons qu’au cours des années 1990, les banquettes en bois du pont supérieur ont été remplacées par des banquettes en plastique.

Appareillage de l’Acadie de la cale de Houat (Port Maria) dans les années 1990.

En 1998, l’Acadie été repeint dans la livrée "SMN". Celle-ci se composait d'une coque blanche sur laquelle était tracé un liseré bleu surmonté d'un trait rouge.

L’Acadie au mouillage dans le port de Palais.

Le flanc tribord.

En 2003, le pont supérieur de l’Acadie a été modifié lors du remplacement des chaloupes de sauvetage par un semi-rigide installé sur l'arrière du pont 4. L'ancien emplacement des chaloupes a alors été rendu aux passagers.

L’Acadie décostant de la cale de l’Acadie en juin 2006.

Appareillage du port de Palais.

Le 23 juin 2006, l’Acadie a été remplacé par le nouveau roulier du Conseil Général du Morbihan : le Bangor. L’Acadie a alors été placé en réserve à la place du Guerveur qui a été sorti de flotte.
Deux ans plus tard, la délégation de service public pour les îles du Morbihan change d’exploitant. L’Acadie a donc été repeint au cours de l’hiver 2008 aux couleurs de la Compagnie Océane.

L’Acadie à quai à Palais en 2010.

Vu de trois quarts arrière.

Enfin, la Compagnie Océane a décidé de changer de livrée à l’ensemble de sa flotte suite à la mise en service du Melvan en 2010. Pour accompagner le liseré rouge et bleu ainsi que le logo de la société, la Compagnie Océane a décidée de repeindre le haut de la coque de l’Acadie en bleu au cours de l’hiver 2010-2011.


Acadie : le roulier de réserve de la Compagnie Océane


L’Acadie a donc été construit en 1971 pour le compte du Conseil Général du Morbihan et fut exploité par la SMN (Société Morbihannaise de Navigation) puis par la Compagnie Océane. Cette unité, longue de 45 mètres peut transporter 600 passagers et 27 véhicules de tourisme à une vitesse de 12 nœuds. Jusqu’en 2006, il était affecté à la liaison annuelle entre Quiberon (Port Maria) et Belle-Île-en-Mer (Le Palais) en complément du Vindilis.
Après la mise en service du Bangor en juin 2006, l’Acadie était déployé sur la ligne Quiberon-Le Palais ou sur la liaison Lorient-Île de Groix en cas d’indisponibilité de l’un des 4 rouliers habituellement en service : Vindilis, Bangor, Saint Tudy et Kreiz-er-Mor (remplacé en 2008 par l’Île de Groix).
Durant les étés 2009 à 2014, l’Acadie assurait des rotations de marchandises pour Belle-Île le matin avec un départ en fin de nuit de Quiberon pour arriver à Palais vers 7h00. Il assurait ensuite un retour commercial entre Palais et Quiberon aux alentours de 10h00. Il transportait alors des passagers, des voitures et également les vides de marchandises. Les samedis, il assurait également deux rotations supplémentaires le matin-midi et une le soir.
A partir de 2015, l’Acadie n’était exploité que sur la ligne Lorient-Groix en remplacement de l’Île de Groix et du Saint Tudy. Lors des arrêts techniques du Saint Tudy, l’Acadie assurait des rotations de matières dangereuses (camions de carburant) car l’Île de Groix n’est pas autorisé à transporter ce genre chargement.

Plan des liaisons assurées par l’Acadie.


Avant de continuer ce reportage, revenons sur les caractéristiques de l’Acadie :

Caractéristiques administratives


Nom du navire : ACADIE
Numéro OMI : 7104269
Quartier maritime : LORIENT
Armateur propriétaire : CONSEIL GÉNÉRAL DU MORBIHAN (1971 > 2017), CONSEIL RÉGIONAL DE BRETAGNE (depuis 2018)
Armateur gérant : SMN (Société Morbihannaise de Navigation) (1971 > 2007), COMPAGNIE OCÉANE (2008 > 2018)
Chantier naval : CHANTIERS ET ATELIER DE LA PERRIÈRE, LORIENT
Année de mise en service : 1971
Année de mise en réserve : 2006
Année du retrait de la flotte : 2018

Caractéristiques d’exploitation


Capacité : 600 passagers et 27 voitures de tourisme (ou 24 voitures légers et 3 fourgons)
Vitesse de croisière : 12,1 nœuds
Vitesse maximale : 13 nœuds

Caractéristiques géométriques


Longueur hors tout : 45,00 m
Longueur entre perpendiculaires : 39,80 m
Largeur : 10,00 m
Creux : 3,90 m
Tirant d'eau : 2,32 m
Port en lourd : 168 tonnes

Caractéristiques techniques


Propulsion : 2 moteurs Diesel 4 temps Crépelle 6 PSN 3, 6 cylindres en ligne
Puissance : 2 x 440 kW (2 x 600 ch) à 700 t/mm
Jauge brute : 674 tx
Jauge nette : 248 tx
Production d’électricité : 2 groupes Diesel-alternateurs de 72 kW chacun
Nombre de propulseur d’étrave : 1
Stabilisateur anti-roulis : Oui


L’Acadie en images…


L’Acadie à son poste de nuit de Port Haliguen à l’été 2012.

Vu de trois quarts avant.

Vu de trois quarts arrière.

L’Acadie en approche de Port Maria.

L’Acadie dans le chenal d’accès de Port Maria.

Entrée à Port Maria.

Approche de la cale de Belle-Île.

A quai à Port Maria.

Vu de trois quarts arrière depuis le môle Est de Port Maria.

La poupe.

Vu depuis le môle Sud de Port Maria.

Évitage.

Appareillage de Port Maria.

Sortie de Port Maria.

Descente du chenal de Port Maria.

En route pour Belle-Île !

Croisement entre l’Acadie et le Bangor au large de Palais.

L’Acadie au large de la plage de Ramonette avec en arrière-plan l’Île de Groix en route pour Quiberon.

Approche du port de Palais.

Entrée de l’Acadie dans le port de Palais.

Arrivée à Palais.

Approche de la cale de l'Acadie.

A quai à la cale de l’Acadie.

Vu du brise lames.

En route pour Quiberon !

L’Acadie en mer.

Vu en contre-jour.

L’Acadie en approche de Port Maria avec le Melvan en route pour Houat et Hoëdic à droite de l’image

L’Acadie en approche de Port Haliguen.

Entrée à Port Haliguen.

L’Acadie désarmé au port de pêche de Lorient en septembre 2018.

Vu de trois quarts arrière.

La poupe.


Visite du navire


Je vous propose, pour commencer, de découvrir les espaces accessibles à tous les passagers.

Les entrées passagers : les portes de coupée


Juste après le tablier, nous retrouvons de chaque côté deux demi-portes qui laissent un espace suffisant pour y placer une coupée mobile depuis le quai. Le grand salon est accessible par un escalier, assez raide.

La porte d’entrée tribord vue de l’extérieur.

La porte d’entrée tribord vue de l’intérieur.

Les portes d’accès ouvertes avec une coupée placée pour l’embarquement des passagers.

L’escalier d’accès au salon depuis l’entrée tribord.


Le salon


Le salon est situé au pont 3, entre la partie avant du garage et la plage arrière. Il peut accueillir 106 personnes assises grâce à de larges banquettes en skaï. Notons que la partie avant du salon est surélevée par rapport au reste de cet espace car il est situé juste au-dessus du pont intermédiaire du garage où il est possible d’y placer des fourgonnettes. 2 télévisions sont présentes à l’avant du salon pour diffuser des informations de sécurité.
Notons que les sabords du salon ont été remplacés au cours des années 2000 suite à des problèmes d’étanchéité des anciennes ouvertures qui dataient de l’origine du navire.

Le salon vu de l'extérieur.

La partie avant du salon vue du haut de l’escalier bâbord.

Les deux banquettes installées au-dessus de l’escalier bâbord.

Les deux banquettes installées au-dessus de l’escalier tribord.

L’escalier desservant le pont supérieur depuis l’avant du salon.

La partie centrale du salon vue de la partie avant.

Le salon.

Les banquettes situées le long des sabords du flanc bâbord du navire.

Le salon vu de l’arrière bâbord.

Vu de l’arrière tribord.


La plage arrière


Elle peut accueillir 77 passagers assis sur des sièges en plastique installés dans les années 1990 en remplacement des banquettes en bois d’origine. Au centre, on retrouve des rangs de 6 sièges et sur les côtés des rangs de 3 sièges. Notons la présence d’un rang de 8 sièges au centre juste avant le gaillard d’arrière.

Contrairement au Guerveur, la plage arrière de l’Acadie est couverte. Cette plage arrière apporte un plus à ce navire, ce qui permet aux passagers voulant être à l’extérieur de rester abrité de la pluie.

La plage arrière vue du quai.

La plage arrière vue de l’escalier bâbord du pont supérieur.

La partie centrale de la plage arrière.

La plage arrière vue du gaillard.


Le pont supérieur


Il se situe au point le plus haut du navire, juste derrière la passerelle. A l’origine, nous retrouvions les deux chaloupes de sauvetage, qui ont été supprimées en 2003 au profit d’un unique semi rigide. Nous y reviendrons plus loin dans ce reportage.
Sur ce pont, nous retrouvions à l’origine 16 banquettes en bois. Ces banquettes en bois ont été remplacées dans les années 1990 par 32 banquettes en plastique. 128 passagers peuvent s’asseoir sur ce pont.
Notons qu’on peut avoir accès au pont supérieur par trois escaliers, l’un venant du salon via la fausse cheminée, et deux autres reliant le pont supérieur à la plage arrière.

Le pont supérieur avant le retrait des chaloupes.

L’arrière du pont supérieur avec les anciennes banquettes en bois.

Le pont supérieur vu du quai.

La fausse cheminée abritant l’escalier venant du salon.

L’un des deux escaliers de la plage arrière.

Le pont supérieur vu de l’arrière de la passerelle.

La moitié avant du pont supérieur.

La partie arrière du pont supérieur.

Le pont supérieur vu de l’arrière.


L’infirmerie


Située à l’avant du pont 2 juste derrière le peak avant, l’infirmerie permet à une personne malade de voyager allongée et à l’écart des autres clients. Les défunts sont également transportés dans cette pièce.
Enfin, lorsqu’un délinquant doit quitter les îles, il est isolé avec sa surveillance policière dans l’infirmerie.

La bannette de l’infirmerie.

L’infirmerie.

Le garage


Situé au pont 2 du navire, le garage permet de charger 27 véhicules de tourisme (ou 24 voitures et 2 camions). Sur sa partie avant entre la cale et les tabliers, des véhicules d’une hauteur de moins de 3,80 mètres peuvent être placés. Entre la partie avant et le garage, on retrouve un pont intermédiaire (situé sous la partie haute du salon) qui propose une hauteur sous barrots de 2,10 mètres, permettant à des fourgonnettes d’y être stationnés. Après ce pont intermédiaire, 3 files sont réservées aux voitures de moins d’1,90 mètre. Notons la présence de deux ailes qui sont situées dans la partie centrale du garage, avec une petite à bâbord et une plus grande à tribord. Elles étaient principalement utilisées pour stationner des vélos ou des motos. Depuis les années 2010, l’aile bâbord est aménagée pour accueillir des personnes à mobilité réduite suite à l’installation de quelques sièges.
Sur la partie avant du garage, nous retrouvons le panneau de la cale et une plaque tournante qui permettait de faire rentrer les voitures en marche avant puis de les faire tourner avec un treuil pour les placer facilement dans l’une des trois files. Ce système, installé aussi sur le Guerveur a été abandonné par la suite car pas assez rapide à l’utilisation.

Le garage vu de l’extérieur.

Vue en longueur du garage depuis l’avant.

Le pont avant du garage.

Le panneau de cale.

La plaque tournante, qui a été soudée il y a de nombreuses années suite à l’arrêt de son utilisation.

Le pont intermédiaire.

La partie arrière du garage.

L’aile tribord qui sert à entreposer les vélos ou les motos. En cas de gros chargement voitures, il est possible d’y stationner deux petits véhicules de tourisme.

L’aile bâbord, transformée il y a quelques années en salon pour les personnes à mobilité réduite.

L’aile bâbord.

La partie arrière du garage.

L’atelier du garage, utilisé par les marins pour épissurer une aussière, et bricoler d’autres pièces.

Le garage vu de l’arrière.


Les tabliers


Pour embarquer et débarquer les véhicules, l’Acadie est équipé de deux tabliers installés de chaque bord du navire. Chaque tablier est manœuvré par son propre treuil.
Les tabliers étant de demi-portes, on retrouve aussi sur le haut de l’ouverture du garage des volets pour fermer l’espace à la mer. Ces volets sont ouverts ou fermés par un treuil chacun. Pour verrouiller les tabliers en position fermée, une manivelle est utilisée tout le temps, et deux crochets de chaque côté des portes étaient eux mis en place en cas de mer formée. Pour garder les volets en position ouvert, un marin montait au niveau de la plage avant de la passerelle pour le verrouiller à l’aide d’un crochet.

Les portes tribord vues de l’extérieur.

Le tablier tribord et son volet vus de l’intérieur du garage.

Le tablier tribord posé sur la cale de Belle-Île à Port Maria.

Les commandes du tablier et du volet bâbord.

Le treuil électrique du tablier tribord.

Le verrouillage du tablier bâbord.

Les treuils des volets.

Le treuil du volet bâbord.

Le treuil du volet tribord et sa potence.

Le système de débordement de la potence du volet pour permettre un meilleur positionnement du câble dans la poulie.

Le volet tribord.


Visite technique



Je vous propose maintenant de découvrir les espaces réservés à l'équipage et des aspects plus techniques de ce bateau.


Le gaillard d’avant


Nous y trouvons quatre bollards pour y tourner des aussières et un guindeau qui permet de manœuvrer l'ancre. Ce guindeau dirige la chaîne depuis le puits aux chaînes vers une poulie qui la redirige vers la pioche. Notons que l’on retrouve sur le guindeau deux poupées situées de part-et-d’autre de celui-ci. Ces poupées permettent de virer des aussières.

Le gaillard d’avant vu du quai.

Le gaillard vu de l’échappée venant du garage.

Vu de l’avant.

Un bollard.

Le puits aux chaînes.

Le guindeau, avec l’une des deux poupées à gauche de l’image.

Les chaines, avec les stoppeurs en noir.

La commande du guindeau.

Vue sur la pioche bâbord.


La cale


L’Acadie est doté d’une cale assez spacieuse située sous la partie avant du garage. On retrouve à l’avant de la cale le propulseur d’étrave ainsi que sa pompe hydraulique. Cette pompe hydraulique est actionnée par un moteur électrique attelé. Elle sert également à ranger du matériel encombrant, comme par exemple les aussières ou la pioche de secours. Notons qu'aujourd’hui la cale est composée de deux pièces séparées par une cloison d’abordage. Ainsi, en cas d’abordage, un volume moins important peut-être envahi par l’eau.
Cette cale est fermée par un panneau manœuvré par un treuil. Ce treuil a été débarqué il y a quelques années. La manutention du matériel entre le garage et la cale se fait par le biais d’un palan.

L’intérieur de la cale.

Le panneau de cale.

Le propulseur d’étrave.

Le moteur électrique et sa pompe hydraulique attelée.

Des armoires électriques, dont celle du guindeau.

Un espace de stockage dans la partie avant de la cale.

La partie arrière de la cale.

Le dessous de la plaque tournante du garage.


Le gaillard d’arrière


Le gaillard arrière est situé sur la plage arrière du navire. Nous y trouvons quatre bollards pour y passer des aussières et un cabestan qui permet de manœuvrer une aussière.

Le gaillard arrière vu du quai.

Vu depuis tribord.

L’un des quatre bollards du gaillard d’arrière.

Le cabestan.


La passerelle


Installée sur la partie avant du pont 4, la passerelle regroupe tous les éléments qui permettent de contrôler et de manœuvrer le navire : la barre à roue, les manettes des gaz, la VHF, le radar et tous les autres composants nécessaires à piloter et à contrôler le navire.
Juste derrière la barre à roue, on retrouve deux petits bureaux, dont celui du commandant et le local navigation où se trouve la table aux cartes.

La passerelle vue de l’extérieur.

L’intérieur de la passerelle vu de bâbord.

La partie arrière de la passerelle.

La partie tribord de la passerelle.

Vue générale de la passerelle depuis l’aileron tribord.

La barre à roue, utilisée uniquement en secours en cas d'avarie de la barre électrique.

Le tiller, ou barre électrique, utilisé en marche normale pour barrer le navire.

Le compas magnétique qui permet au matelot de quart de tenir le cap.

De gauche à droite : l’indicateur de position de barre, le GPS et la carte marine électronique.

Le sondeur.

Les écrans radar.

Le pupitre moteur.

Les manettes des gazs (commande pneumatique) des deux moteurs.

La commande centrale du propulseur d’étrave.

Instrument pour communiquer avec la machine.

La commande manuelle de la corne de brume.

Les deux cornes de brume du navire (la deuxième se trouve en haut à droite de l’image).

Le tableau électrique pour les feux de navigation et des lumières à bord.

La cloche.


Les bureaux passerelle


Situés entre la passerelle et la fausse cheminée, on y retrouve deux petits bureaux : à bâbord celui du capitaine et à tribord le local navigation qui est équipé d’instruments pour tracer sa route sur la carte marine.

Le bureau du capitaine.

Le bureau navigation.

Commandes déportées


Pour faciliter la visibilité du capitaine lors de manœuvres d'un côté du navire, des postes de commande sont installés sur les ailerons bâbord et tribord. Ceux-ci sont équipés du strict nécessaire pour manœuvrer le bateau : un joystick pour la barre, les manettes des gazs, l'indicateur de position de barre, un chadburn pour chaque moteur, et la manette du propulseur d’étrave.

L’aileron bâbord.

Le pupitre de commande de l’aileron tribord.

Les commandes de l’aileron bâbord.

Le chadburn du moteur bâbord sur l’aileron tribord.


Le tiller de barre.

Le propulseur d’étrave.

L’indicateur de position de barre.

L’interphone pour communiquer avec l’équipage dans les différents locaux du navire.

L’écran radar déporté sur l’aileron bâbord.

La commande pour la rotation du projecteur de recherche tribord.

Le projecteur de recherche tribord.


Le mât radar


Sur le toit de la passerelle, on retrouve un mât qui est équipé de deux radars, d'une corne de brume ainsi que des feux de navigation. Au pied de ce mât nous retrouvons aussi une seconde corne de brume.
De chaque côté de la passerelle est installé un projecteur de recherche qui permet d’améliorer la visibilité comme par exemple lors de l'approche d'un port de nuit.

Le mât radar dans toute sa hauteur.

Les deux radars.


La machine


L’Acadie est équipé de 2 moteurs CREPELLE développant chacun 440 kW (ou 600 ch) à 700 t/mm. Chaque moteur entraîne à 406 t/mm une hélice à pales fixes par l’intermédiaire d’un réducteur. À bord, la production d'électricité est assurée par 2 groupes Diesel-alternateurs de 72 kW chacun.
On retrouvait aussi un groupe électrogène de secours qui était installé derrière le salon. Ce groupe électrogène de secours ne sert qu’à l’alimentation en électricité des lumières du bord.
Les gazs d’échappements des moteurs de propulsion et des groupes électrogènes sont rejetés à extérieur par deux grandes cheminées caractéristiques de ce navire.

Le compartiment machine vu de l’avant tribord.

Le compartiment machine vu de l’arrière.

La machine vue du PC.

Le moteur CREPELLE tribord vu de trois quarts avant.

Le moteur CREPELLE bâbord.

Le réducteur.

Le groupe électrogène tribord.

Le groupe électrogène bâbord de trois quarts avant.

Le tableau des commandes du groupe électrogène bâbord.

Les bouteilles d’air servant au lancement des moteurs de propulsion.

Le flanc bâbord de la salle des machines avec à gauche les pompes à gasoil et à droite les pompes à huile pour les moteurs.

La partie arrière tribord de la salle des machines.

Les pompes incendie (devant) et assèchement (derrière).

Les ballons pour l’eau sanitaire du bord.

La chaudière pour l’eau chaude sanitaire (et pour le chauffage).

La cheminée bâbord. Notons la présence de chocs sur le flanc de la cheminée, dus à l’abordage entre l’Acadie et l’Île de Groix devant l’îlot Saint Michel (Lorient) en avril 2013.

La cheminée tribord vue du pont supérieur.

L’Acadie est équipé de stabilisateurs anti-roulis qui augmentent le confort en mer en réduisant le roulis. Ils sont installés sur l’avant de la salle des machines, un de chaque côté.
Notons que les ailerons des stabilisateurs rentrent dans toute leur longueur dans la coque, contrairement au Bangor où les stabilisateurs se plient le long de la coque. Autre particularité par rapport aux rouliers modernes (à partir du Saint Tudy), le déploiement des stabilisateurs se fait uniquement depuis la machine, sur ordre de la passerelle. Sur tous les autres navires depuis le Saint Tudy, il est possible de commander les stabilisateurs directement depuis la passerelle.


Les stabilisateurs.

Le caisson où rentre l’aileron stabilisateur tribord.

Le vérin qui permet le déploiement de l’aileron.

Les commandes des stabilisateurs.


Le PC machine


Le poste de commandement machine est situé à l’arrière bâbord de la salle des machines. On y retrouve le pupitre de commande qui regroupe divers cadrans et petites veilleuses qui signalent que tous les organes des moteurs et des groupes électrogènes fonctionnent correctement. On retrouve de chaque côté de ce pupitre des manettes pour contrôler le régime des moteurs en cas de panne de la commande pneumatique à la passerelle.
A proximité de ce pupitre, on retrouve l’armoire de puissance de tous les éléments du navire.

Le PC vu de la salle des machines.

L’intérieur du PC Machine.

L’intérieur du PC Machine vu du pupitre de commande des moteurs.

La partie centrale du pupitre moteur. On retrouve sur la partie haute des infos sur les moteurs (température eau, vitesse de rotation du moteur) et sur la partie basse des indicateurs pour les groupes électrogènes.

Les manettes du moteur tribord. La manette de gauche sert à l’embrayage en avant ou en arrière et celle de droite agit sur le régime du moteur.

Les armoires de puissance du navire.

L’atelier.

Réserve de pièces située juste derrière l’armoire de puissance.


Le local barre


Situé dans la continuité de la salle des machines, le local barre est l’endroit où l’on trouve la barre des deux gouvernails du navire. En cas de problème sur la transmission principale, il est possible d’agir directement sur la barre à l’aide de palans.
On retrouve aussi la motopompe incendie-assèchement de secours ainsi qu'un magasin pour les pièces moteurs.

Le local barre vu depuis l’échappée y donnant accès depuis le pont garage.

L’intérieur du local barre.

La barre bâbord.

La barre tribord.

L’axe de la barre.

La pompe hydraulique de la barre de secours.

La motopompe assèchement/incendie de secours.

Le magasin à pièces mécaniques.


Le poste d’équipage


Situé au pont 1 juste devant la salle des machines, le poste équipage regroupe toutes les cabines pour l’équipage, des douches, toilettes, cuisine et les carrés équipage et officier. Notons que sur ce navire, la cuisine est placée entre le carré des matelots et celui des officiers.

La coursive du poste d’équipage vu de l’arrivée de l’escalier venant du garage.

La coursive du poste d’équipage vue depuis les douches.

Le carré des matelots.

La cuisine.

La cuisine.

Le carré des officiers.

La cabine du capitaine.

La cabine du chef mécanicien.

La cabine du bosco.

Une cabine double pour les matelots.

Autre cabine double.

Une cabine simple.

Le local du receveur où il stockait la caisse à l’époque où les billets se prenaient directement à bord du bateau.


La sécurité à bord


Pour assurer l’abandon du navire en cas de naufrage, l’Acadie est doté de 7 radeaux de survie qui se gonflent automatiquement lorsqu'ils rentrent en contact avec l'eau. En plus de ces 7 radeaux de survie, nous retrouvons aussi 13 bouées de sauvetage, dont 1 sur le gaillard d’avant, 2 sur la passerelle, 7 sur le pont supérieur et 4 sur la plage arrière. Sur l’arrière du pont supérieur, nous retrouvons depuis 2003 un semi rigide. Ce semi rigide est mis à l’eau grâce à une grue.
Notons que de 1971 à 2003, deux chaloupes mises à l’eau par des bossoirs oscillants étaient placées sur le pont supérieur, juste derrière la passerelle. Leur retrait a permis de rendre l’espace aux passagers.

L’une des deux chaloupes qui équipaient à l’origine l’Acadie.

La grue.

Les commandes et le treuil de la grue.

Le semi rigide de l’Acadie.

Vue sur trois des sept radeaux de survie installés sur le pont supérieur de l’Acadie.


Acadie, l’un des navires historiques des îles morbihannaises


L'Acadie fut l'un des éléments importants qui a accompagné le développement de Belle-Île des années 1970 à 1990. Il a permis une augmentation notable du trafic de passagers et rouliers, notamment en camions. Après 35 années de service annuel entre Belle-Île et Quiberon, l’Acadie a laissé sa place au Bangor en juin 2006. Placé en réserve dès la mise en service du Bangor, il a servi jusqu’en 2018 à assurer les remplacements des rouliers bellilois et groisillons. Il assurait également de 2009 à 2014 le transport de marchandises et des rotations passagers et véhicules en supplément du Vindilis et du Bangor sur la ligne Le Palais-Quiberon, uniquement lors de la période estivale.
Sorti de flotte début 2018 en prévision de la mise en service du Breizh Nevez I sur la liaison Lorient-Groix, l’Acadie a eu une longue carrière pour un courrier des îles morbihannaises : 47 ans ! Peu de navires ont été exploités jusqu’à ce grand âge, à l’exception des paquebots côtiers "Île de Groix" (Groix) et "Émile Solacroup" (Belle-Île) qui avaient tous les deux 57 ans à leur déconstruction. L'Acadie a été mis en vente aux enchères, et a été racheté en juin 2020 et devrait prochainement naviguer, sous pavillon comorien, entre Madagascar, les Comores et la Tanzanie pour transporter du fret. Il ira ainsi rejoindre ses deux anciens collègues morbihannais, le Jean Pierre Calloc'h et le Kreiz-er-Mor qui ont rejoints respectivement les eaux de l'océan Indien en 2000 et 2019.

L’Acadie, le roulier breton ayant eu la plus longue carrière sur les îles en 2018 !

Je tiens à remercier Didier Dirol et l’administrateur du site Viaimages.com pour la mise à disposition de la plupart des clichés présents dans ce reportage. Remerciements également à la Région Bretagne ainsi qu’à la Compagnie Océane pour leur accueil lors de la visite du navire.

Texte : Alspace
Photos : Alspace, Didier Dirol et Viaimages.com.

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