Au sommaire de ce reportage :
- Compagnie Océane
- Historique : le remplacement du Jean Pierre Calloc’h
- Saint Tudy, le roulier de réserve de la Compagnie Océane
- Le Saint Tudy en images…
- Saint Tudy, un navire révolutionnaire pour les îles morbihannaises
Compagnie Océane
La Compagnie Océane est une société constituée à la fin de
l'année 2007 afin de reprendre la délégation de service public (DSP) mise en
place par le Conseil Général du Morbihan pour assurer la desserte des îles de
Groix, de Belle-Ile-en-Mer, de Houat et d'Hoëdic. Elle remporte le son premier
contrat de service public à compter du 1er janvier 2008
et jusqu’au 31 décembre 2014. Le contrat actuel de la DSP date du 1er janvier 2015 pour une durée de 6 ans, renouvelable.
La Compagnie Océane est une filiale de Transdev. Véolia fut
aussi l'une de ses filiales, jusqu'à son retrait de ses activités maritimes en
2014.
Océane exploite 7 navires, dont 5 rouliers, 1 vedette mixte
et 1 vedette à passagers.
Historique : le remplacement du Jean Pierre Calloc’h
Dans les années 1980, la flotte de la Compagnie
Morbihannaise de Navigation sur la liaison Lorient-Groix était composée de 3
navires, dont le paquebot côtier "Île de Groix", lancé en 1960 ainsi
que deux rouliers mixtes : le Jean Pierre Calloc’h et le Kreiz-er-Mor, mis en
service respectivement en 1970 et 1977.
Le Jean Pierre Calloc’h était donc un roulier mixte
construit en 1969 par les Chantiers et Ateliers de la Perrière à Lorient. Long
de 34,70 mètres et large 9 mètres, il pouvait transporter jusqu’à 432 passagers
et 12 voitures à une vitesse de 12 nœuds.
Le Jean Pierre
Calloc’h à quai de l’ancienne gare maritime de Lorient (cliquez sur l’image
pour afficher le reportage).
Vu de trois quarts
arrière (cliquez sur l’image pour afficher le reportage).
Le Jean Pierre
Calloc’h en manœuvre à Port Tudy (cliquez sur l’image pour afficher le reportage).
La décision de remplacer le Jean Pierre Calloc’h, voué à
prendre le relais du vieillissant Belle-Isle pour le renfort estival de la liaison
Quiberon-Belle-Île, a été prise par le Conseil Général du Morbihan à la fin de
l’année 1983. L’appel d’offre a été lancé par ce dernier par réunion d'une
commission réunissant des représentants de la Compagnie Morbihannaise de
Navigation, du Conseil Général et de la population groisillonne. Le Conseil
Général du Morbihan souhaitait un navire d’un nouveau genre, qui pouvait
charger des véhicules sans avoir à faire des manoeuvres, et notamment pour les camions.
Plusieurs chantiers ont répondu à l’appel
d’offres : les Chantiers et Ateliers de la Perrière (Lorient) ; les
Chantiers Cernat (Nantes) et Chauvet (Paimboeuf).
Finalement, c’est le projet de La Perrière qui a été retenu, après quelques ajustements, par le Conseil Général du Morbihan.
Finalement, c’est le projet de La Perrière qui a été retenu, après quelques ajustements, par le Conseil Général du Morbihan.
Pour nommer le futur roulier, le Conseil Général a proposé 3 noms, reprenant les dénominations des lieux de culte groisillons : Saint-Tudy (l'église du Bourg), Saint-Léonard (la chapelle du hameau de Quelhuit) et Saint-Gunthiern (la chapelle de Locmaria).
La construction du Saint Tudy débute en mai 1984 et le navire a été mis à l’eau 06 mars 1985. Les essais en mer étaient prévus pour le mois de mai 1985 pour une mise en service le 25 mai suivant. Cependant, les essais sont reportés à début juin et ces derniers mettent en évidence une mauvaise tenue directionnelle et une vitesse un peu plus faible qu’espérée. Après l’ajout d’ailerons pour améliorer la stabilité directionnelle, le Saint Tudy est admis au service actif le 27 juin 1985.
La construction du Saint Tudy débute en mai 1984 et le navire a été mis à l’eau 06 mars 1985. Les essais en mer étaient prévus pour le mois de mai 1985 pour une mise en service le 25 mai suivant. Cependant, les essais sont reportés à début juin et ces derniers mettent en évidence une mauvaise tenue directionnelle et une vitesse un peu plus faible qu’espérée. Après l’ajout d’ailerons pour améliorer la stabilité directionnelle, le Saint Tudy est admis au service actif le 27 juin 1985.
Mise à l'eau du Saint Tudy.
Le Saint Tudy en finitions sur le slipway de Kéroman.
Le tablier avant bâbord.
Premiers essais en mer pour le Saint Tudy.
L'inauguration du Saint Tudy dans le port de pêche de Lorient.
Le Saint Tudy et le Jean Pierre Calloc'h ensemble à Port Tudy.
Le 17 juin 1985, le Saint Tudy a été mis en service entre Lorient
et l’Île de Groix sous les couleurs de la Compagnie Morbihannaise de Navigation
: le noir pour la coque et le blanc pour les superstructures. Il était exploité
par un équipage lorientais et était basé à Lorient pendant la nuit.
Le Jean Pierre Calloc’h a été conservé comme navire de
réserve. Avec l'arrivée du Saint Tudy dans la flotte, le Belle-Isle et l’Île de
Groix ont été désarmés. Cependant, suite à des avaries de jeunesse du Saint
Tudy, le Jean Pierre Calloc’h a réalisé une bonne partie de la saison 1985 sur la
ligne Lorient-Groix, obligeant la Compagnie Morbihannaise de Navigation de
remettre en service le Belle-Isle sur la liaison Quiberon-Le Palais. En effet,
pendant la saison estivale, le roulier de réserve assurait des rotations
supplémentaires sur Belle-Île en complément du Guerveur et de l’Acadie.
En novembre 1986, en raison de nombreuses tôles enfoncées
tant sur les flancs bâbord que tribord, le Saint Tudy a été arrêté et remplacé
par le Jean Pierre Calloc’h le temps des réparations, qui sont effectuées à
Saint Nazaire.
Le Saint Tudy à quai à la gare maritime de Lorient en 1986.
Croisement entre le Saint Tudy et le Kreiz er Mor dans la rade de Lorient.
En 1991-1992, le Saint Tudy a changé de livrée, troquant le
noir et blanc pour un ensemble blanc avec un gros liseré rouge surmonté d’un
trait bleu.
Arrivée du Saint Tudy à Lorient sous sa seconde livrée.
Appareillage du Saint Tudy du port de Lorient.
Appareillage du Saint Tudy du port de Lorient.
En 1998, le Saint Tudy été repeint dans la livrée
"SMN". Celle-ci se composait d'une coque blanche sur laquelle était
tracé un liseré bleu surmonté d'un trait rouge.
De plus, avec la mise en service de la nouvelle gare
maritime de Lorient en 1998 impliqua une modification de la porte de chargement
à Lorient. Le tablier arrière bâbord a été supprimé et remplacé par une
porte-rampe directement installée sur la poupe du navire. Cette modification a
été réalisée car le ponton de la nouvelle gare maritime permet aux navires de
culer.
Le Saint Tudy en route pour Groix en 2005.
Vu de trois quarts arrière.
En 2008, la délégation de service public des îles
morbihannaises change d’exploitant. Le Saint Tudy est ainsi repeint lors de son
arrêt technique au printemps 2008 aux couleurs de la Compagnie Océane.
Le Saint Tudy remontant le chenal du port de Lorient en 2008.
Le Saint Tudy en route pour Groix en 2008.
Deux ans plus tard, la Compagnie Océane a décidé de changer
de livrée à l’ensemble de sa flotte suite à la mise en service du Melvan en
2010. Pour accompagner le liseré rouge et bleu ainsi que le logo de la société,
la Compagnie Océane a décidée de repeindre le haut de la coque du Saint Tudy en
bleu au cours de l’hiver 2010-2011.
Le Saint Tudy en
approche de la gare maritime de Lorient en février 2018.
Vu de trois quarts
arrière.
A quai à Lorient.
Le 30 mars 2018, le Saint Tudy a été remplacé par le nouveau
roulier du Conseil Régional de Bretagne : le Breizh Nevez I. Le Saint Tudy a
alors été placé en réserve à la place de l’Acadie qui a été sorti de flotte.
Enfin, en juin 2018, le Saint Tudy a été repeint aux
couleurs du réseau de transports en commun bretons « Breizhgo » lors
de son arrêt technique annuel.
Saint Tudy : le roulier de réserve de la Compagnie Océane
Le Saint Tudy a donc été construit en 1985 pour le compte du
Conseil Général du Morbihan et a été exploité par la SMN (Société Morbihannaise
de Navigation) puis par la Compagnie Océane. Cette unité, longue de 44,50
mètres peut transporter 313 passagers et 21 véhicules de tourisme à une vitesse
de 11,5 nœuds. Jusqu’en 2018, il était affecté à la liaison annuelle entre Lorient
et l’Île de Groix (Port Tudy) avec en complément l’Île de Groix.
Depuis la mise en service du Breizh Nevez I en avril 2018, le
Saint Tudy est armé sur la ligne Lorient-Groix en cas d’indisponibilité de l’un
des 2 rouliers habituellement en service : Breizh Nevez I et Île de Groix.
Ainsi, en cas de problèmes sur les rouliers bellilois, l’Île de Groix est
transféré sur Quiberon-Le Palais tandis que le Saint Tudy remplace ce dernier
sur Groix.
En hiver, le Saint Tudy est amené à réaliser 5 rotations par
jour en hiver et 4 en juillet-août. Ce
nombre réduit de rotations en été par un navire est compensée par le rajout
d’un second roulier réalisant lui aussi 4 allers-retours.
La traversée entre Lorient et Groix est assurée par le Saint
Tudy en 50 minutes.
Plan de la liaison assurée par le Saint Tudy.
Avant de continuer
ce reportage, revenons sur les caractéristiques du Saint Tudy :
Caractéristiques administratives
Roulier mixte :
SAINT TUDY
Numéro OMI
: 8403519
Quartier maritime
: LORIENT
Immatriculation :
LO 614592K
Armateur
propriétaire : CONSEIL GÉNÉRAL DU MORBIHAN (1985 > 2017), CONSEIL
RÉGIONAL DE BRETAGNE (depuis 2018)
Armateur gérant
: SMN (Société Morbihannaise de Navigation) (1985 > 2007), COMPAGNIE OCÉANE
(depuis 2008)
Chantier naval
: CHANTIERS ET ATELIERS DE LA PERRIÈRE, LORIENT
Année de mise en
service : 1985
Date de mise en
service : 17 juin 1985
Année de mise en
réserve : 2018
Montant de l'investissement : 25 100 000
francs (6 816 500 €)
Caractéristiques d’exploitation
Capacité :
313 passagers (440 passagers en été) et 21 voitures de tourisme
Vitesse de
croisière : 11,5 nœuds
Caractéristiques géométriques
Longueur hors-tout
: 44,50 m
Longueur entre
perpendiculaires : 40,20 m
Largeur :
11,02 m
Creux :
3,60 m
Tirant d'eau
: 2,40 m
Port en lourd
: 200 tonnes
Caractéristiques techniques
Propulsion avant
2011 : 2 moteurs Diesel 4 temps Crépelle 4 PSN 3, 4 cylindres en ligne
Puissance avant
2011 : 2 x 460 kW (2 x 625 ch)
Propulsion après
2011 : 2 moteurs Diesel 4 temps ABC 6 DXC 750, cylindres en ligne
Puissance après
2011 : 2 x 460 kW (2 x 625 ch) à 800 t/mm
Jauge brute : 437 tx (935 UMS)
Jauge nette
: 163 tx (280 UMS)
Production
d’électricité : 2 groupes Diesel-alternateurs POYAUD 520 6LS1 de 110 kW
chacun
Nombre de
propulseur d’étrave : 1
Puissance du
propulseur d’étrave : 150 kW
Stabilisateur
anti-roulis : Oui, type S-SAFIR 20
Le Saint Tudy en images…
Le Saint Tudy culé au ponton de la gare maritime de Lorient.
Appareillage de la gare maritime de Lorient.
Fin de la giration pour quitter la gare maritime.
Vu du port de Locmiquélic Pen Mané.
Vu de trois quarts avant bâbord.
Vu de profil.
Le Saint Tudy longeant les cargos en escale au port de commerce de
Kergroise.
Vu de la plage de Kernevel (Larmor Plage).
Le flanc tribord du navire.
Passage devant Port Louis.
Le Saint Tudy en approche de Port Tudy.
Entrée à Port Tudy.
Approche de la cale Guyot.
A quai à la cale Guyot.
Evitage dans l’avant-port de Port Tudy.
Vu de trois quarts arrière.
Appareillage de Port Tudy.
Route sur Lorient !
Le Saint Tudy à quai à la cale Bonnelle (Le Palais) pour une livraison
de carburant pour Belle-Île.
Vu de trois quarts avant bâbord depuis les remparts de Palais.
A quai à la cale Bonnelle.
Vu de trois quarts arrière.
Appareillage de la cale Bonnelle.
Evitage dans l’avant-port de Palais.
Appareillage du port de Palais.
Retour sur Lorient !
Le Saint Tudy remontant le chenal d’accès à la rade de Lorient.
Entrée dans la rade de Lorient.
Passage devant le port de plaisance de Kernével (Larmor Plage).
Arrivée à la gare maritime de Lorient.
L’étrave
Vu de trois quarts avant.
En approche du poste d’escale de la gare maritime de Lorient.
Amarrage.
Le Saint Tudy en carénage sur l’aire de réparation navale de
Lorient-Keroman en juin 2019.
Vu de trois quarts arrière bâbord.
Visite du navire
Je vous propose,
pour commencer, de découvrir les espaces accessibles à tous les passagers.
Le petit salon (pont 2)
Le petit salon est
situé au pont 2, sur le flanc bâbord du garage. Il peut accueillir 36 personnes
assises grâce à des sièges individuels de couleur rouge. Les sièges sont
répartis en deux colonnes de deux places, séparées par une allée centrale. Pour
les personnes à mobilité réduite, on retrouve deux emplacements à l’arrière du
salon.
Notons que l’accès à
ce salon se fait uniquement par le garage.
Le salon vu de l’avant.
Le salon vu de l’arrière.
Les places PMR situées à l'arrière du
salon.
Le salon du pont galerie (pont 3)
Le petit salon du
pont galerie, sur le flanc bâbord du pont 3. Il peut accueillir 36 personnes
assises grâce à des sièges individuels de couleur rouge. Les sièges sont
répartis en deux colonnes de deux places, séparées par une allée centrale.
Notons la présence de deux tables sur l’avant bâbord de ce salon.
L’accès à ce salon
se fait par les escaliers principaux avant et arrière desservant le pont 4. Un
palier permet l’accès au pont galerie depuis cet escalier. Un petit escalier
secondaire fait également la liaison entre les salons des ponts 2 et 3.
Le salon du pont 3 vu de l'extérieur.
Le salon vu de l’avant avec sur la gauche de
l’image l’escalier donnant sur le salon du pont 2.
Le salon du pont galerie vu de l’arrière.
L’un des deux racks à bagages situé au
plafond.
Un autre emplacement pour les bagages, situé
sur l’arrière.
Le grand salon
Le grand salon est
situé au pont 4, entre la passerelle et la plage arrière et est légèrement
excentré sur tribord. Il est desservi, tout comme la plage arrière, par deux
escaliers venant du pont garage : l’un pour la sortie de Groix (à l’avant
bâbord) et l’autre pour la sortie Lorient (à l’arrière).
Le grand salon peut
accueillir 80 personnes assises grâce à des sièges individuels de couleur
bleue.
2 télévisions sont
présentes à l’avant du salon pour diffuser des informations de sécurité.
La coursive d’accès au salon vue de
l’extérieur.
Le salon vu de l’extérieur.
L’escalier avant pour la sortie Groix.
La coursive d’accès au salon (à gauche) et à
la plage arrière (en face).
Les machines à café.
Le salon vu de l’avant bâbord.
Le salon vu de l’arrière tribord.
L’une des télévisions diffusant les
informations de sécurité relatives à l’abandon du navire.
La plage arrière
Elle se décompose en
deux parties : une partie couverte (que l’on pourrait classer de salon ouvert)
disposant de 84 places et d’une partie découverte pour 72 passagers assis.
Notons que contrairement au Breizh Nevez I, tous les sièges sont concentrés sur
la partie centrale du pont et très peu d’espace n’est disponible contre le
bastingage. Ceci est dû à la présence des engins de la drome de sauvetage de
chaque côté, dont les chutes et les coffres à brassières à bâbord et à tribord
ainsi que le semi-rigide du bord installé à l’arrière.
La partie couverte de la plage arrière vue de
l’avant.
La partie couverte vue du haut de l’escalier
côté Lorient.
La partie arrière vue du salon ouvert.
Vue de l’arrière.
L’infirmerie
Située à l’avant du
pont 2 sous le gaillard d’arrière tribord, l’infirmerie permet à une personne
malade de voyager allongée et à l’écart des autres clients. Les défunts sont
également transportés dans cette pièce.
Enfin, lorsqu’un
délinquant doit quitter les îles, il est isolé avec sa surveillance policière
dans l’infirmerie.
L’infirmerie.
Le garage
Situé au pont 2 du
navire, le garage permet de charger 21 véhicules de tourisme (ou voitures et
camions). Ce fut le premier navire de la flotte morbihannaise à posséder un
garage avec une hauteur sous barrots suffisante pour charger des camions sur
toute la longueur du navire. Ce fut également le premier à proposer un
embarquement et un débarquement en marche avant sans manœuvres pour les
véhicules.
A l’origine, deux
tabliers se trouvaient sur le flanc bâbord, l’un à l’avant, l’autre à
l’arrière. Le tablier arrière bâbord a été déposé en 1998 lors de la création
d’une ouverture sur la poupe du navire pour y embarquer les véhicules à la
nouvelle gare maritime de Lorient.
La partie avant du garage avec en face l’accès
au gaillard d’avant.
Le garage vu de l’avant.
Vu du gaillard d’arrière tribord.
L’emplacement de l’ancien tablier arrière
bâbord qui sert désormais à parquer les vélos.
Les tabliers
Pour embarquer et
débarquer les véhicules, le Saint Tudy était équipé à l’origine de deux
tabliers situés sur l’avant bâbord et sur l’arrière bâbord. Le tablier arrière
bâbord avait la particularité d’être divisé, comme pour le Guerveur et
l’Acadie, en deux demi-portes : le tablier en bas et un volet s’ouvrant par le
haut. Le volet a été supprimé seulement
quelques années après la mise en service du navire car ce système n’était pas
pratique.
Le tablier arrière
bâbord a été remplacé en 1998 par une porte-rampe installée directement sur la
poupe. Cette nouvelle porte permet au navire de venir « culer » (reculer) sur
l’extrémité du ponton de la nouvelle gare maritime Lorientaise.
Les tabliers sont mis en mouvement par un treuil électrique chacun. Notons que les passagers et les véhicules empruntent en même temps le tablier lors des chargements/déchargement. La file passagers est matérialisée par une bande blanche sur le tablier avant et par une barrière sur le tablier arrière.
Les tabliers sont mis en mouvement par un treuil électrique chacun. Notons que les passagers et les véhicules empruntent en même temps le tablier lors des chargements/déchargement. La file passagers est matérialisée par une bande blanche sur le tablier avant et par une barrière sur le tablier arrière.
Le verrouillage des
tabliers en position fermée se fait par des vérins hydrauliques rentrant dans
la structure de la porte.
Le tablier avant bâbord en position fermé.
Le tablier avant bâbord posé sur la cale
Bonnelle (Le Palais).
Zoom sur le treuil du tablier avant bâbord.
Les commandes du tablier avant bâbord.
Le tablier arrière en position fermée.
Le tablier arrière en cours d’ouverture.
Les treuils du tablier arrière. On remarque
sur la gauche le tambour où s’enroule le câble et juste derrière le moteur
électrique qui met en mouvement le tambour.
Visite technique
Je vous propose
maintenant de découvrir les espaces réservés à l'équipage et des aspects plus
techniques de ce bateau.
Le gaillard d’avant
Nous y trouvons
quatre bollards pour y tourner des aussières et un guindeau qui permet de
manœuvrer l'ancre. Ce guindeau dirige la chaîne depuis le puits aux chaînes
vers une poulie qui la redirige vers la pioche. Notons que l’on retrouve sur le
guindeau deux poupées situées de part-et-d’autre de celui-ci. Ces poupées
permettent de virer des aussières.
L’accès au gaillard d’avant depuis le garage.
Le gaillard d’avant vu depuis l’accès donnant
sur le garage.
Un bollard.
Le guindeau avec ses poupées de chaque côté.
Le moteur électrique du guindeau.
L’une des deux poupées de guindeau.
La commande du guindeau.
Vue sur la pioche tribord.
La cale
Le Saint Tudy est
doté d’une cale assez spacieuse située sous la partie avant du garage. On
retrouve à l’avant de la cale le propulseur d’étrave actionné par une pompe
hydraulique située dans le local machine. Avant 2011, le propulseur d'étrave
était mû par une pompe hydraulique directement installée dans la cale.
La cale sert
également à ranger du matériel encombrant, comme par exemple les aussières ou
la pioche de secours. Contrairement à l’Acadie ou au Guerveur, aucun panneau
permet de charger la cale. Tout le matériel est passé dans la cale par
l’échappée d’accès à ce local depuis le garage.
L’intérieur de la cale.
La pompe hydraulique pour le verrouillage ou
le déverrouillage des tabliers.
La pompe hydraulique de l'ancien propulseur
d'étrave avant son remplacement en 2011.
Le propulseur d’étrave.
Le propulseur d’étrave vu de
l’extérieur.
Les gaillards d’arrière
En raison de la
disposition du garage, on retrouve deux plages de manœuvre à l’arrière du
navire. Une, très étroite, est présente sur bâbord. On y retrouve un cabestan,
un bollard ainsi que deux crocs pour capeler les amarres en acier du poste de
nuit à Port Tudy.
Sur tribord, on
retrouve un gaillard plus spacieux qui est équipé de trois bollards et d’un
cabestan.
Le gaillard arrière bâbord avec sa cloche de
cabestan.
Les commandes du cabestan.
Le bollard et les deux crocs pour l’amarrage
de poste à Groix sur la droite de l’image.
Le gaillard d’arrière tribord vu du quai.
Le gaillard d’arrière tribord.
Le cabestan.
La passerelle
Installée sur la
partie avant du pont 4 mais un peu surélevée, la passerelle regroupe tous les
éléments qui permettent de contrôler et de manœuvrer le navire : les commandes
des propulseurs azimutaux (Aquamaster), la VHF, les radars et tous les autres
composants nécessaires à piloter et à contrôler le navire.
Juste derrière
l’aileron bâbord, on retrouve le bureau du capitaine. Notons que la passerelle
du Saint Tudy est très spacieuse et assez haute sous plafond. En effet, elle a
été conçue pour son premier capitaine, Joseph Tonnerre qui était assez grand.
La passerelle vue de l’extérieur.
L’intérieur de la passerelle vu de bâbord.
Vue du pupitre central.
La table aux cartes et le pupitre central.
Les manettes des propulseurs azimutaux
Aquamaster.
La commande secondaire des Aquamaster en cas
de panne des autres manettes.
Les pupitres des moteurs bâbord et tribord.
Le tableau des groupes électrogène.
Le pupitre des ailerons stabilisateurs.
De gauche à droite : le tableau de mise en
route des appareils de la passerelle, l’interphone, le pupitre d’ordre de barre
et machine en cas de panne des manettes en passerelle, la platine d’ouverture
des portes étanches et l’AIS.
Le compas gyroscopique.
Le compas magnétique.
Le sondeur.
La partie arrière de la passerelle avec la
platine incendie/assèchement et de détection incendie au centre.
La platine des feux de navigation.
Le bureau passerelle.
Commandes déportées
Pour faciliter la
visibilité du capitaine lors de manœuvres d'un côté du navire, des postes de
commande sont installés sur les ailerons bâbord et tribord. Ceux-ci sont
équipés du strict nécessaire pour manœuvrer le bateau : les commandes des
Aquamaster, l'indicateur de position de barre, les compte tours moteur, la
manette du propulseur d’étrave.
On retrouve
également les écrans des deux radars du bord, placés chacun sur un aileron de
la passerelle.
L’aileron tribord.
Vue rapprochée avec les commandes des
Aquamaster en bas de l’image.
De gauche : la manette du propulseur
d’étrave. Les commandes des essuie-glaces et du projecteur orientable au
centre. A droite : le pupitre de contrôle Aquamaster et juste en-dessous le
bouton de la corne de brume.
L’écran radar de l’aileron tribord.
Le micro de l’interphone permettant de
communiquer avec les plages de manœuvre.
La poignée permettant de tourner le
projecteur tribord.
Le mât radar
Sur le toit de la
passerelle, on retrouve un mât qui est équipé d’un radar et des feux de
navigation. Directement sur le toit de la passerelle, on retrouve un second
radar, les deux cornes de brume ainsi que le compas magnétique.
De chaque côté de la
passerelle est installé un projecteur de recherche qui permet d’améliorer la
visibilité comme par exemple lors de l'approche d'un port de nuit.
Le mât radar dans toute sa hauteur.
Zoom sur les deux radars. On remarque en bas
les deux cornes de brume.
La machine
A l’origine, le Saint Tudy était équipé de 2 moteurs
CREPELLE 4 PSN 3 développant chacun 460 kW (ou 625 ch). Chaque moteur entraînait
une hélice par l’intermédiaire d’un réducteur.
Cependant, ces deux moteurs, vieillissants, ont été
remplacés en 2011 par des moteurs ABC à 6 cylindres ayant la même puissance que
leurs prédécesseurs. À bord, la production d'électricité est assurée par 2
groupes Diesel-alternateurs de 220 kVA au total. Notons que les groupes
électrogènes sont installés l’un derrière l’autre sur tribord.
On retrouve également à la machine une imposante centrale
hydraulique dédiée au propulseur d’étrave.
Les gazs d’échappements des moteurs de propulsion et des
groupes électrogènes sont rejetés à extérieur par une seule cheminée située sur
tribord.
Le compartiment
machine avant 2011 avec l’un de deux moteurs Crépelle sur la gauche de l’image.
Le compartiment
machine vu de l’avant.
Le moteur bâbord.
Le moteur tribord.
Le tableau de
commande de l’un des deux moteurs.
Le multiplicateur
du moteur tribord.
La ligne d’arbre
bâbord.
Les bouteilles
d’air servant au lancement des moteurs.
Le groupe
électrogène avant.
Le groupe
électrogène arrière.
Le pupitre de
commande de l’un des deux groupes.
Le tableau
électrique de l’un des deux groupes.
La centrale
hydraulique alimentant le propulseur d’étrave.
Les collecteurs
incendie et les deux pompes juste derrière.
Le séparateur des
eaux de cale.
Les ballons pour
l’eau sanitaire du bord.
La cheminée,
située sur tribord.
Le Saint Tudy est équipé de stabilisateurs anti-roulis qui
augmentent le confort en mer en réduisant le roulis. Ils sont installés sur
l’avant de la salle des machines, de chaque côté du PC Machine. Le déploiement
des ailerons se fait grâce à des vérins hydrauliques
Notons que les ailerons des stabilisateurs se plient dans la
coque, contrairement au Kreiz er Mor où ses stabilisateurs rentraient dans
toute leur longueur dans la coque. Autre particularité par rapport aux rouliers
plus anciens (jusqu’au Kreiz er Mor), le déploiement des stabilisateurs se fait
directement depuis la passerelle et non plus directement dans la salle des
machines.
Le stabilisateur
tribord.
Le vérin du
stabilisateur tribord.
La centrale
hydraulique du stabilisateur.
Le coffret
électrique du stabilisateur tribord.
L’aileron
stabilisateur tribord déployé.
L’atelier
L’atelier est situé à l’arrière de la salle des machines, sur
la gauche de l’arbre d’hélice bâbord. C’est l’endroit où les mécaniciens
bricolent des pièces pour la maintenance courante du navire. Un magasin de
stockage, notamment pour des pièces mécaniques, a été aménagé entre les deux
lignes d’arbre.
Notons qu’à l’origine, l’atelier était situé dans le PC
Machine à la place de l’actuel bureau du chef mécanicien.
L’atelier.
Le magasin de
stockage de pièces.
Le PC machine
Le poste de commandement machine est situé à l’avant de la
salle des machines. On y retrouve le pupitre de commande qui regroupe divers
cadrans et petites veilleuses qui signalent que tous les organes des moteurs et
des groupes électrogènes fonctionnent correctement. On retrouve sur bâbord le
bureau du chef mécanicien et sur tribord les tableaux de commande des ailerons
stabilisateurs ainsi que des tableaux électriques.
Le PC vu de la
salle des machines.
L’intérieur du PC
Machine.
Le pupitre central
de commande.
On retrouve de
gauche à droite : le pupitre du moteur bâbord, le tableau d’alarmes, les
commandes secours Woodward et la prise de commande des moteurs en local avec en
dessous le transmetteur d’ordres.
Les platines de
commande des deux groupes électrogènes.
Les tableaux
électriques du navire.
Les tableaux de
commande des ailerons stabilisateurs.
La platine
incendie.
Le bureau du chef
mécanicien.
Autre vue du
bureau du chef mécanicien. Au neuvage du navire, ce bureau était l’atelier
machine.
Le local Aquamaster
Situé dans la continuité de la salle des machines, le local Aquamaster
est l’endroit où l’on trouve toute la machinerie des propulseurs azimutaux du
navire. L’accouplement entre la ligne d’arbre et le propulseur s’effectue par
le biais d’une membrane pneumatique. La rotation du propulseur s’effectue sur 360° grâce à
une pompe hydraulique.
Le local
Aquamaster vu de bâbord.
L’arrivée de la
ligne d’arbre tribord.
L’Aquamaster tribord.
Les centrales
hydrauliques permettant la rotation des Aquamaster.
Les Aquamaster vu
de l’extérieur.
Le poste d’équipage
Situé au pont 1
juste devant la salle des machines, le poste équipage regroupe toutes les
cabines pour l’équipage, des sanitaires, cuisine et le carré. Notons
que ce navire est équipé d’une cuisine ouverte sur le carré.
Autre particularité,
tous les matelots et le bosco logent dans la même cabine. Cette disposition est
similaire au Vindilis. Seuls les officiers ont leur cabine séparée.
La coursive du poste d’équipage vu de
l’arrivée de l’escalier venant du pont garage.
Le carré et la cuisine au fond.
La table du carré.
La cuisine.
La cabine du capitaine.
La cabine du chef mécanicien.
La cabine des matelots.
L’autre côté de la cabine des
matelots.
La sécurité à bord
Pour assurer l’abandon du navire, le Saint Tudy est doté de 4
radeaux de survie de 100 places et 2 de 50 places. En plus de ces 6 radeaux de
survie, nous retrouvons aussi 18 bouées de sauvetage. Sur l’arrière du pont 4,
nous retrouvons un semi rigide. Ce semi rigide est mis à l’eau grâce à une
grue.
Notons que ce navire est le seul de la Compagnie Océane à
être équipé de « chutes ». C’est un équipement qui permet d’évacuer
verticalement les personnes.
Enfin, on retrouve également 505 brassières de sauvetage
dont 47 pour les enfants.
Les commandes de la grue.
Le zodiac.
Deux des quatre radeaux de sauvetage de 100 places.
La chute tribord vu de la plage arrière.
Un radeau déployé avec la chute.
Saint Tudy, un navire révolutionnaire pour les îles morbihannaises
Le Saint Tudy fut un roulier révolutionnaire pour les îles
du Morbihan. En effet, c’est le premier navire permettant aux véhicules
d’entrer et de sortir du navire en marche avant, sans avoir à faire de
manœuvres. Ceci permet donc d’accélérer les opérations de chargement et donc de
diminuer le temps d’escale.
Malgré son remplacement par le Breizh Nevez I en avril 2018,
le Saint Tudy reste très sollicité suite à divers problèmes de jeunesse de son
successeur. En effet, lors de l’arrêt technique du Breizh Nevez I suite à son
talonnage de février 2019 à l’entrée de la rade de Lorient, le Saint Tudy a
assuré quasiment l’ensemble de l’intérim avant la remise en service du nouveau
bateau en juin 2019.
Malgré ses 34 ans de service en 2019, le Saint Tudy a encore
quelques années de service avant que le Vindilis ne soit lui également
remplacé, certainement à l’horizon 2028-2030. Ce dernier devrait prendre le
rôle de navire de réserve et le Saint Tudy serait sorti de flotte.
Saint Tudy, un
navire de réserve toujours très sollicité.
Je tiens à remercier toutes les personnes ayant permis
la réalisation de ce reportage et notamment l'Amicale des Chantiers et Ateliers de la Perrière pour le partage de leurs clichés lors de la construction du navire. Remerciements également à la Région Bretagne
ainsi qu’à la Compagnie Océane pour leur accueil lors de la visite du
navire.
Texte :
Alspace
Photos :
Alspace, Stéphane Couturier, Didier Dirol, B.Y, Robba, Amicale des CAP, Guillaume Danigo et Philippe Pourquier.
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