Au sommaire de ce reportage :
- Compagnie Océane
- Historique : le remplacement du Guédel
- Acadie, le roulier de réserve de la Compagnie Océane
- L’Acadie en images…
- Acadie : l’un des navires historiques des îles morbihannaises
Compagnie Océane
La Compagnie Océane est une société constituée à la fin de
l'année 2007 afin de reprendre la délégation de service public (DSP) mise en
place par le Conseil Général du Morbihan pour assurer la desserte des îles de
Groix, de Belle-Ile-en-Mer, de Houat et d'Hoëdic. Elle remporte le son premier
contrat de service public à compter du 1er janvier 2008
et jusqu’au 31 décembre 2014. Le contrat actuel de la DSP date du 1er janvier 2015 pour une durée de 6 ans, renouvelable.
La Compagnie Océane est une filiale de Transdev. Véolia fut
aussi l'une de ses filiales, jusqu'à son retrait de ses activités maritimes en
2014.
Océane exploite 7 navires, dont 5 rouliers, 1 vedette mixte
et 1 vedette à passagers.
^^ Cliquez sur le
logo pour afficher la présentation de la Compagnie Océane ^^
Historique : le remplacement du Guédel
Dans les années 1960, la flotte de la Compagnie
Morbihannaise de Navigation était composée de 3 navires, dont le paquebot
côtier "Guédel", lancé en 1930 ainsi que deux rouliers mixtes :
le Belle-Isle et le Guerveur, mis en service respectivement en 1957 et 1966.
Le Guédel était donc un paquebot côtier construit en 1930
par les chantiers de la Roche Maurice à Nantes. Long de 32,68 mètres et large
7,03 mètres, il pouvait transporter jusqu’à 300 passagers et plusieurs tonnes
de marchandises à une vitesse de 10 nœuds. Il était propulsé par un moteur de
350 ch qui entraînait une hélice à pas fixe. Il desservait Belle-Île au départ
de Port Maria, à Quiberon.
Le Guédel en
manœuvre dans le port de pêche de Kéroman (D.R).
La flotte de la
Compagnie Morbihannaise réunie à Palais. Le Guerveur est en entrée, le
Belle-Isle au mouillage le long du môle Bourdelles et le Guédel en stand-by au
quai de l’Yser (D.R).
Le Guédel à son
poste de nuit et le Guerveur en cours de chargement à la cale du quai de
l’Acadie (D.R).
La décision de remplacer le Guédel a été prise par le
Conseil Général du Morbihan à la fin des années 1960 et l’appel d’offre a été
lancé par ce dernier par réunion d'une commission réunissant des représentants
de la Compagnie Morbihannaise de Navigation, du Conseil Général et de la
population belliloise. Le Conseil Général du Morbihan souhaitait un navire de
conception proche du Guerveur (lancé en 1966) mais plus capacitaire, notamment
pour les camions.
Finalement, plusieurs chantiers ont répondu à l’appel
d’offres, dont les Chantiers et Ateliers de la Perrière, basés à Lorient.
Les Chantiers et Ateliers de la Perrière ont proposés
plusieurs projets. Le premier était une version allongée du Guerveur mesurant 50
mètres de longueur, avec un salon à l’arrière du garage et un espace avec une
hauteur sous barrots plus élevée sur l’avant du garage pour y charger des
camions. Cependant, ce projet restait complexe puisque nécessitant un nouveau
plan des formes et de structure ainsi que de nouveaux calculs. Les accès passagers
depuis le quai étaient uniquement composés de coupées situées sur l’avant des
tabliers. L’accès au salon se faisait par la plage avant située devant la
passerelle.
Plan des aménagements des ponts 1 et 2.
Plan des aménagements des ponts 3 et 4.
Les Chantiers et Ateliers de la Perrière ont ensuite proposés
un second projet, plus court avec 45 mètres (contre 50 m pour le premier
projet). Dans ce projet, l’accès par coupées par le gaillard d’avant a été
supprimé au profit de portes de coupée juste derrière les tabliers. Par la même
occasion, le salon à l’arrière du garage a été retiré afin d’augmenter la
capacité de chargement en véhicules du navire. Enfin, pour garder un espace
suffisant pour les 600 passagers prévus à embarquer sur le navire, le pont
supérieur a été allongé vers l’arrière, offrant ainsi une plage arrière
couverte.
Le second projet des Chantiers et Ateliers de la Perrière.
Plan des aménagements des ponts 1 et 2.
Plan des aménagements des ponts 3 et 4.
Enfin, La Perrière a proposé un dernier projet très
similaire au précédent mais avec quelques petites modifications, dont des
cheminées plus hautes et des accès modifiés au pont supérieur : un depuis
le salon et deux de la plage arrière (contre deux dans le salon et un sur la
plage arrière dans le projet antérieur).
Plan des aménagements des ponts 3 et 4.
Finalement, c’est ce dernier projet qui a été retenu par le
Conseil Général du Morbihan. Notons qu’à l’origine, le Conseil Général souhaitait
allonger la partie surélevée du garage jusqu’à l’arrière du navire. Mais pour
des raisons de stabilité, cette partie surélevée a été limitée à une longueur
de 5 mètres.
Le 27 juillet 1971, l’Acadie a été mis en service entre Quiberon
et Belle-Île sous les couleurs de la Compagnie Morbihannaise de Navigation : le
noir pour la coque et le blanc pour les superstructures. Il était exploité par
un équipage bellilois et était basé à Le Palais (Belle-Île) pendant la nuit.
Le Belle-Isle a été conservé comme navire de réserve. Avec
l'arrivée de l’Acadie dans la flotte, le Guédel a été désarmé et le Belle-Isle
restait basé à Belle-Île lorsqu’il ne naviguait pas.
Appareillage de
l’Acadie du port de Palais.
L’Acadie à Port Maria.
Vu de trois quarts
arrière.
En 1991-1992, l’Acadie a changé de livrée, troquant le noir
et blanc pour un ensemble blanc avec un gros liseré rouge surmonté d’un trait
bleu.
Notons qu’au cours des années 1990, les banquettes en bois
du pont supérieur ont été remplacées par des banquettes en plastique.
Appareillage de
l’Acadie de la cale de Houat (Port Maria) dans les années 1990.
En 1998, l’Acadie été repeint dans la livrée
"SMN". Celle-ci se composait d'une coque blanche sur laquelle était
tracé un liseré bleu surmonté d'un trait rouge.
L’Acadie au
mouillage dans le port de Palais.
Le flanc
tribord.
En 2003, le pont supérieur de l’Acadie a été modifié lors du
remplacement des chaloupes de sauvetage par un semi-rigide installé sur
l'arrière du pont 4. L'ancien emplacement des chaloupes a alors été rendu aux
passagers.
L’Acadie décostant
de la cale de l’Acadie en juin 2006.
Appareillage du
port de Palais.
Le 23 juin 2006, l’Acadie a été remplacé par le nouveau
roulier du Conseil Général du Morbihan : le Bangor. L’Acadie a alors été
placé en réserve à la place du Guerveur qui a été sorti de flotte.
Deux ans plus tard, la délégation de service public pour les
îles du Morbihan change d’exploitant. L’Acadie a donc été repeint au cours de
l’hiver 2008 aux couleurs de la Compagnie Océane.
L’Acadie à quai à Palais en 2010.
Vu de trois quarts arrière.
Enfin, la Compagnie Océane a décidé de changer de livrée à
l’ensemble de sa flotte suite à la mise en service du Melvan en 2010. Pour
accompagner le liseré rouge et bleu ainsi que le logo de la société, la
Compagnie Océane a décidée de repeindre le haut de la coque de l’Acadie en bleu
au cours de l’hiver 2010-2011.
Acadie : le roulier de réserve de la Compagnie Océane
L’Acadie a donc été construit en 1971 pour le compte du
Conseil Général du Morbihan et fut exploité par la SMN (Société Morbihannaise de Navigation) puis par la Compagnie Océane. Cette unité, longue
de 45 mètres peut transporter 600 passagers et 27 véhicules de tourisme à
une vitesse de 12 nœuds. Jusqu’en 2006, il était affecté à la liaison annuelle
entre Quiberon (Port Maria) et Belle-Île-en-Mer (Le Palais) en complément du
Vindilis.
Après la mise en service du Bangor en juin 2006, l’Acadie était
déployé sur la ligne Quiberon-Le Palais ou sur la liaison Lorient-Île de Groix
en cas d’indisponibilité de l’un des 4 rouliers habituellement en
service : Vindilis, Bangor, Saint Tudy et Kreiz-er-Mor (remplacé en 2008
par l’Île de Groix).
Durant les étés 2009 à 2014, l’Acadie assurait des rotations
de marchandises pour Belle-Île le matin avec un départ en fin de nuit de
Quiberon pour arriver à Palais vers 7h00. Il assurait ensuite un retour
commercial entre Palais et Quiberon aux alentours de 10h00. Il transportait
alors des passagers, des voitures et également les vides de marchandises. Les
samedis, il assurait également deux rotations supplémentaires le matin-midi et
une le soir.
A partir de 2015, l’Acadie n’était exploité que sur la ligne
Lorient-Groix en remplacement de l’Île de Groix et du Saint Tudy. Lors des
arrêts techniques du Saint Tudy, l’Acadie assurait des rotations de matières
dangereuses (camions de carburant) car l’Île de Groix n’est pas autorisé à
transporter ce genre chargement.
Plan des liaisons assurées par l’Acadie.
Avant de continuer
ce reportage, revenons sur les caractéristiques de l’Acadie :
Caractéristiques administratives
Nom du navire :
ACADIE
Numéro OMI :
7104269
Quartier maritime : LORIENT
Armateur
propriétaire : CONSEIL GÉNÉRAL DU MORBIHAN (1971 > 2017), CONSEIL
RÉGIONAL DE BRETAGNE (depuis 2018)
Armateur gérant : SMN (Société Morbihannaise de Navigation) (1971 > 2007), COMPAGNIE OCÉANE
(2008 > 2018)
Chantier naval : CHANTIERS ET ATELIER DE LA PERRIÈRE, LORIENT
Année de mise en
service : 1971
Année de mise en
réserve : 2006
Année du retrait
de la flotte : 2018
Caractéristiques d’exploitation
Capacité :
600 passagers et 27 voitures de tourisme (ou 24 voitures légers et 3 fourgons)
Vitesse de
croisière : 12,1 nœuds
Vitesse maximale : 13 nœuds
Caractéristiques géométriques
Longueur hors tout : 45,00 m
Longueur entre
perpendiculaires : 39,80 m
Largeur :
10,00 m
Creux : 3,90 m
Tirant d'eau : 2,32 m
Port en lourd : 168 tonnes
Caractéristiques techniques
Propulsion : 2 moteurs Diesel 4 temps Crépelle 6 PSN 3, 6 cylindres en ligne
Puissance : 2 x 440 kW (2 x 600 ch) à 700 t/mm
Jauge brute : 674 tx
Jauge nette : 248 tx
Production
d’électricité : 2 groupes Diesel-alternateurs de 72 kW chacun
Nombre de
propulseur d’étrave : 1
Stabilisateur
anti-roulis : Oui
L’Acadie en images…
L’Acadie à son poste
de nuit de Port Haliguen à l’été 2012.
Vu de trois quarts avant.
Vu de trois quarts arrière.
L’Acadie en approche de Port Maria.
L’Acadie dans le
chenal d’accès de Port Maria.
Entrée à Port Maria.
Approche de la cale de Belle-Île.
A quai à Port Maria.
Vu de trois quarts arrière depuis le môle Est de Port Maria.
La poupe.
Vu depuis le môle Sud de Port Maria.
Évitage.
Appareillage de Port Maria.
Sortie de Port Maria.
Descente du chenal de
Port Maria.
En route pour
Belle-Île !
Croisement entre
l’Acadie et le Bangor au large de Palais.
L’Acadie au large de la plage de Ramonette avec en arrière-plan l’Île
de Groix en route pour Quiberon.
Approche du port de Palais.
Entrée de l’Acadie dans le port de Palais.
A quai à la cale de l’Acadie.
Vu du brise lames.
En route pour
Quiberon !
L’Acadie en mer.
Vu en contre-jour.
L’Acadie en approche de Port Maria avec le Melvan en route pour Houat
et Hoëdic à droite de l’image
L’Acadie en approche
de Port Haliguen.
Entrée à Port
Haliguen.
L’Acadie désarmé au
port de pêche de Lorient en septembre 2018.
Vu de trois quarts
arrière.
La poupe.
Visite du navire
Je vous propose, pour commencer, de découvrir les espaces
accessibles à tous les passagers.
Les entrées passagers : les portes de coupée
Juste après le tablier, nous retrouvons de chaque côté deux
demi-portes qui laissent un espace suffisant pour y placer une coupée mobile
depuis le quai. Le grand salon est accessible par un escalier, assez raide.
La porte d’entrée tribord vue de l’extérieur.
La porte d’entrée tribord vue de l’intérieur.
Les portes d’accès ouvertes avec une coupée placée pour l’embarquement
des passagers.
L’escalier d’accès au salon depuis l’entrée tribord.
Le salon
Le salon est situé au pont 3, entre la partie avant du
garage et la plage arrière. Il peut accueillir 106 personnes assises grâce à
de larges banquettes en skaï. Notons que la partie avant du salon est surélevée par rapport au reste de cet espace car il est situé juste au-dessus
du pont intermédiaire du garage où il est possible d’y placer des
fourgonnettes. 2 télévisions sont présentes à l’avant du salon pour diffuser
des informations de sécurité.
Notons que les sabords du salon ont été remplacés au cours
des années 2000 suite à des problèmes d’étanchéité des anciennes ouvertures qui
dataient de l’origine du navire.
Le salon vu de l'extérieur.
La partie avant du salon vue du haut de l’escalier bâbord.
Les deux banquettes installées au-dessus de l’escalier bâbord.
Les deux banquettes installées au-dessus de l’escalier tribord.
L’escalier desservant le pont supérieur depuis l’avant du salon.
La partie centrale du salon vue de la partie avant.
Le salon.
Les banquettes situées le long des sabords du flanc bâbord du navire.
Le salon vu de l’arrière bâbord.
Vu de l’arrière tribord.
La plage arrière
Elle peut accueillir 77 passagers assis sur des sièges en
plastique installés dans les années 1990 en remplacement des banquettes en bois
d’origine. Au centre, on retrouve des rangs de 6 sièges et sur les côtés des
rangs de 3 sièges. Notons la présence d’un rang de 8 sièges au centre juste
avant le gaillard d’arrière.
Contrairement au Guerveur, la plage arrière de l’Acadie est
couverte. Cette plage arrière apporte un plus à ce navire, ce qui permet aux passagers
voulant être à l’extérieur de rester abrité de la pluie.
La plage arrière vue du quai.
La plage arrière vue de l’escalier bâbord du pont supérieur.
La partie centrale de la plage arrière.
La plage arrière vue du gaillard.
Le pont supérieur
Il se situe au point le plus haut du navire, juste
derrière la passerelle. A l’origine, nous retrouvions les deux chaloupes de
sauvetage, qui ont été supprimées en 2003 au profit d’un unique semi rigide.
Nous y reviendrons plus loin dans ce reportage.
Sur ce pont, nous retrouvions à l’origine 16 banquettes en
bois. Ces banquettes en bois ont été remplacées dans les années 1990 par 32 banquettes en
plastique. 128 passagers peuvent s’asseoir sur ce pont.
Notons qu’on peut avoir accès au pont supérieur par trois
escaliers, l’un venant du salon via la fausse cheminée, et deux autres reliant
le pont supérieur à la plage arrière.
Le pont supérieur avant le retrait des chaloupes.
L’arrière du pont supérieur avec les anciennes banquettes en bois.
Le pont supérieur vu du quai.
La fausse cheminée abritant l’escalier venant du salon.
L’un des deux escaliers de la plage arrière.
Le pont supérieur vu de l’arrière de la passerelle.
La moitié avant du pont supérieur.
La partie arrière du pont supérieur.
Le pont supérieur vu de l’arrière.
L’infirmerie
Située à l’avant du pont 2 juste derrière le peak avant,
l’infirmerie permet à une personne malade de voyager allongée et à l’écart
des autres clients. Les défunts sont également transportés dans cette pièce.
Enfin, lorsqu’un délinquant doit quitter les îles, il
est isolé avec sa surveillance policière dans l’infirmerie.
La bannette de l’infirmerie.
L’infirmerie.
Le garage
Situé au pont 2 du navire, le garage permet de charger 27
véhicules de tourisme (ou 24 voitures et 2 camions). Sur sa partie avant entre
la cale et les tabliers, des véhicules d’une hauteur de moins de 3,80 mètres peuvent être placés. Entre la partie
avant et le garage, on retrouve un pont intermédiaire (situé sous la partie
haute du salon) qui propose une hauteur sous barrots de 2,10 mètres,
permettant à des fourgonnettes d’y être stationnés. Après ce pont intermédiaire, 3 files
sont réservées aux voitures de moins d’1,90 mètre. Notons la présence de
deux ailes qui sont situées dans la partie centrale du garage, avec une
petite à bâbord et une plus grande à tribord. Elles étaient principalement
utilisées pour stationner des vélos ou des motos. Depuis les années 2010,
l’aile bâbord est aménagée pour accueillir des personnes à mobilité réduite
suite à l’installation de quelques sièges.
Sur la partie avant du garage, nous retrouvons le panneau
de la cale et une plaque tournante qui permettait de faire rentrer les voitures
en marche avant puis de les faire tourner avec un treuil pour les placer
facilement dans l’une des trois files. Ce système, installé aussi sur le Guerveur
a été abandonné par la suite car pas assez rapide à l’utilisation.
Le garage vu de l’extérieur.
Vue en longueur du garage depuis l’avant.
Le pont avant du garage.
Le panneau de cale.
La plaque tournante, qui a été soudée il y a de nombreuses années suite
à l’arrêt de son utilisation.
Le pont intermédiaire.
La partie arrière du garage.
L’aile tribord qui sert à entreposer les vélos ou les motos. En cas
de gros chargement voitures, il est possible d’y stationner deux petits
véhicules de tourisme.
L’aile bâbord, transformée il y a quelques années en salon pour les
personnes à mobilité réduite.
L’aile bâbord.
La partie arrière du garage.
L’atelier du garage, utilisé par les marins pour épissurer une
aussière, et bricoler d’autres pièces.
Le garage vu de l’arrière.
Les tabliers
Pour embarquer et débarquer les véhicules, l’Acadie est équipé de deux tabliers installés de chaque bord du navire. Chaque tablier
est manœuvré par son propre treuil.
Les tabliers étant de demi-portes, on retrouve aussi sur
le haut de l’ouverture du garage des volets pour fermer l’espace à la mer. Ces
volets sont ouverts ou fermés par un treuil chacun. Pour verrouiller les
tabliers en position fermée, une manivelle est utilisée tout le temps, et
deux crochets de chaque côté des portes étaient eux mis en place en cas de mer
formée. Pour garder les volets en position ouvert, un marin montait au niveau
de la plage avant de la passerelle pour le verrouiller à l’aide d’un crochet.
Les portes tribord vues de l’extérieur.
Le tablier tribord et son volet vus de l’intérieur du garage.
Le tablier tribord posé sur la cale de Belle-Île à Port Maria.
Les commandes du tablier et du volet bâbord.
Le treuil électrique du tablier tribord.
Le verrouillage du tablier bâbord.
Les treuils des volets.
Le treuil du volet bâbord.
Le treuil du volet tribord et sa potence.
Le système de débordement de la potence du volet pour permettre un
meilleur positionnement du câble dans la poulie.
Le volet tribord.
Visite technique
Je
vous propose maintenant de découvrir les espaces réservés à
l'équipage et des aspects plus techniques de ce bateau.
Le gaillard d’avant
Nous
y trouvons quatre bollards pour y tourner des aussières et un guindeau
qui permet de manœuvrer l'ancre. Ce guindeau dirige la chaîne depuis le
puits aux chaînes vers une poulie qui la redirige vers la pioche. Notons
que l’on retrouve sur le guindeau deux poupées situées de
part-et-d’autre de celui-ci. Ces poupées permettent de virer des
aussières.
Le gaillard d’avant vu du quai.
Le gaillard vu de l’échappée venant du garage.
Vu de l’avant.
Un bollard.
Le puits aux chaînes.
Le guindeau, avec l’une des deux poupées à gauche de l’image.
Les chaines, avec les stoppeurs en noir.
La commande du guindeau.
Vue sur la pioche bâbord.
La cale
L’Acadie est doté d’une cale assez spacieuse située sous la partie avant du garage. On retrouve à l’avant de la cale le propulseur d’étrave ainsi que sa pompe hydraulique. Cette pompe hydraulique est actionnée par un moteur électrique attelé. Elle sert également à ranger du matériel encombrant, comme par exemple les aussières ou la pioche de secours. Notons qu'aujourd’hui la cale est composée de deux pièces séparées par une cloison d’abordage. Ainsi, en cas d’abordage, un volume moins important peut-être envahi par l’eau.
Cette cale est fermée par un panneau manœuvré par un treuil. Ce treuil a été débarqué il y a quelques années. La manutention du matériel entre le garage et la cale se fait par le biais d’un palan.
L’intérieur de la cale.
Le panneau de cale.
Le propulseur d’étrave.
Le moteur électrique et sa pompe hydraulique attelée.
Des armoires électriques, dont celle du guindeau.
Un espace de stockage dans la partie avant de la cale.
La partie arrière de la cale.
Le dessous de la plaque tournante du garage.
Le gaillard d’arrière
Le
gaillard arrière est situé sur la plage arrière du navire. Nous
y trouvons quatre bollards pour y passer des aussières et un
cabestan qui permet de manœuvrer une aussière.
Le gaillard arrière vu du quai.
Vu depuis tribord.
L’un des quatre bollards du gaillard d’arrière.
Le cabestan.
La passerelle
Installée
sur la partie avant du pont 4, la passerelle regroupe tous les éléments
qui permettent de contrôler et de manœuvrer le navire : la barre à
roue, les manettes des gaz, la VHF, le radar et tous les autres
composants nécessaires à piloter et à contrôler le navire.
Juste derrière la barre à roue, on retrouve deux petits bureaux, dont celui du commandant et le local navigation où se trouve la table aux cartes.
Juste derrière la barre à roue, on retrouve deux petits bureaux, dont celui du commandant et le local navigation où se trouve la table aux cartes.
La passerelle vue de l’extérieur.
L’intérieur de la passerelle vu de bâbord.
La partie arrière de la passerelle.
La partie tribord de la passerelle.
Vue générale de la passerelle depuis l’aileron tribord.
La barre à roue, utilisée uniquement en secours en cas d'avarie de la barre électrique.
Le tiller, ou barre électrique, utilisé en marche normale pour barrer le navire.
Le compas magnétique qui permet au matelot de quart de tenir le cap.
De gauche à droite : l’indicateur de position de barre, le
GPS et la carte marine électronique.
Le sondeur.
Les écrans radar.
Le pupitre moteur.
Les manettes des gazs (commande pneumatique) des deux moteurs.
La commande centrale du propulseur d’étrave.
Instrument pour communiquer avec la machine.
La commande manuelle de la corne de brume.
Les deux cornes de brume du navire (la deuxième se trouve en haut
à droite de l’image).
Le tableau électrique pour les feux de navigation et des lumières
à bord.
La cloche.
Les bureaux passerelle
Situés entre la passerelle et la fausse cheminée, on y
retrouve deux petits bureaux : à bâbord celui du capitaine et à tribord
le local navigation qui est équipé d’instruments pour tracer sa route sur la
carte marine.
Le bureau du capitaine.
Le bureau navigation.
Commandes déportées
Pour faciliter la visibilité du capitaine lors de manœuvres
d'un côté du navire, des postes de commande sont installés sur les ailerons
bâbord et tribord. Ceux-ci sont équipés du strict nécessaire pour manœuvrer
le bateau : un joystick pour la barre, les manettes des gazs, l'indicateur de
position de barre, un chadburn pour chaque moteur, et la manette du propulseur
d’étrave.
L’aileron bâbord.
Le pupitre de commande de l’aileron tribord.
Les commandes de l’aileron bâbord.
Le chadburn du moteur bâbord sur l’aileron tribord.
Le propulseur d’étrave.
L’indicateur de position de barre.
L’interphone pour communiquer avec l’équipage dans les
différents locaux du navire.
L’écran radar déporté sur l’aileron bâbord.
La commande pour la rotation du projecteur de recherche tribord.
Le projecteur de recherche tribord.
Le mât radar
Sur
le toit de la passerelle, on retrouve un mât qui est équipé de deux
radars, d'une corne de brume ainsi que des feux de navigation. Au pied
de ce mât nous retrouvons aussi une seconde corne de brume.
De chaque côté de la passerelle est installé un projecteur de recherche qui permet d’améliorer la visibilité comme par exemple lors de l'approche d'un port de nuit.
De chaque côté de la passerelle est installé un projecteur de recherche qui permet d’améliorer la visibilité comme par exemple lors de l'approche d'un port de nuit.
Le mât radar dans toute sa hauteur.
Les deux radars.
La machine
L’Acadie
est équipé de 2 moteurs CREPELLE développant chacun 440 kW (ou 600 ch) à
700 t/mm. Chaque moteur entraîne à 406 t/mm une hélice à pales fixes
par l’intermédiaire d’un réducteur. À bord, la production d'électricité
est assurée par 2 groupes Diesel-alternateurs de 72 kW chacun.
On retrouvait aussi un groupe électrogène de secours qui était installé derrière le salon. Ce groupe électrogène de secours ne sert qu’à l’alimentation en électricité des lumières du bord.
Les gazs d’échappements des moteurs de propulsion et des groupes électrogènes sont rejetés à extérieur par deux grandes cheminées caractéristiques de ce navire.
On retrouvait aussi un groupe électrogène de secours qui était installé derrière le salon. Ce groupe électrogène de secours ne sert qu’à l’alimentation en électricité des lumières du bord.
Les gazs d’échappements des moteurs de propulsion et des groupes électrogènes sont rejetés à extérieur par deux grandes cheminées caractéristiques de ce navire.
Le compartiment machine vu de l’avant tribord.
Le compartiment machine vu de l’arrière.
La machine vue du PC.
Le moteur CREPELLE tribord vu de trois quarts avant.
Le moteur CREPELLE bâbord.
Le réducteur.
Le groupe électrogène tribord.
Le groupe électrogène bâbord de trois quarts avant.
Le tableau des commandes du groupe électrogène bâbord.
Les bouteilles d’air servant au lancement des moteurs de
propulsion.
Le flanc bâbord de la salle des machines avec à gauche les
pompes à gasoil et à droite les pompes à huile pour les moteurs.
La partie arrière tribord de la salle des machines.
Les pompes incendie (devant) et assèchement (derrière).
Les ballons pour l’eau sanitaire du bord.
La chaudière pour l’eau chaude sanitaire (et pour le
chauffage).
La cheminée bâbord. Notons la présence de chocs sur le flanc de la cheminée, dus à l’abordage entre l’Acadie et l’Île de Groix devant l’îlot Saint Michel (Lorient) en avril 2013.
L’Acadie
est équipé de stabilisateurs anti-roulis qui augmentent le confort en
mer en réduisant le roulis. Ils sont installés sur l’avant de la salle
des machines, un de chaque côté.
Notons que les ailerons des stabilisateurs rentrent dans toute leur longueur dans la coque, contrairement au Bangor où les stabilisateurs se plient le long de la coque. Autre particularité par rapport aux rouliers modernes (à partir du Saint Tudy), le déploiement des stabilisateurs se fait uniquement depuis la machine, sur ordre de la passerelle. Sur tous les autres navires depuis le Saint Tudy, il est possible de commander les stabilisateurs directement depuis la passerelle.
Notons que les ailerons des stabilisateurs rentrent dans toute leur longueur dans la coque, contrairement au Bangor où les stabilisateurs se plient le long de la coque. Autre particularité par rapport aux rouliers modernes (à partir du Saint Tudy), le déploiement des stabilisateurs se fait uniquement depuis la machine, sur ordre de la passerelle. Sur tous les autres navires depuis le Saint Tudy, il est possible de commander les stabilisateurs directement depuis la passerelle.
Les stabilisateurs.
Le caisson où rentre l’aileron stabilisateur tribord.
Le vérin qui permet le déploiement de l’aileron.
Les commandes des stabilisateurs.
Le PC machine
Le
poste de commandement machine est situé à l’arrière bâbord de la salle
des machines. On y retrouve le pupitre de commande qui regroupe divers
cadrans et petites veilleuses qui signalent que tous les organes des
moteurs et des groupes électrogènes fonctionnent correctement. On
retrouve de chaque côté de ce pupitre des manettes pour contrôler le
régime des moteurs en cas de panne de la commande pneumatique à la
passerelle.
A proximité de ce pupitre, on retrouve l’armoire de puissance de tous les éléments du navire.
A proximité de ce pupitre, on retrouve l’armoire de puissance de tous les éléments du navire.
Le PC vu de la salle des machines.
L’intérieur du PC Machine.
L’intérieur du PC Machine vu du pupitre de commande des
moteurs.
La partie centrale du pupitre moteur. On retrouve sur la partie
haute des infos sur les moteurs (température eau, vitesse de
rotation du moteur) et sur la partie basse des indicateurs pour les
groupes électrogènes.
Les
manettes du moteur tribord. La manette de gauche sert à l’embrayage en
avant ou en arrière et celle de droite agit sur le régime du moteur.
Les armoires de puissance du navire.
L’atelier.
Réserve de pièces située juste derrière l’armoire de
puissance.
Le local barre
Situé
dans la continuité de la salle des machines, le local barre est
l’endroit où l’on trouve la barre des deux gouvernails du
navire. En cas de problème sur la transmission principale, il est possible d’agir directement sur la barre à l’aide de palans.
On
retrouve aussi la motopompe incendie-assèchement de secours ainsi
qu'un magasin pour les pièces moteurs.
Le local barre vu depuis l’échappée y donnant accès depuis le
pont garage.
L’intérieur du local barre.
La barre bâbord.
La barre tribord.
L’axe de la barre.
La pompe hydraulique de la barre de secours.
La motopompe assèchement/incendie de secours.
Le magasin à pièces mécaniques.
Le poste d’équipage
Situé
au pont 1 juste devant la salle des machines, le poste équipage
regroupe toutes les cabines pour l’équipage, des douches, toilettes,
cuisine et les carrés équipage et officier. Notons que sur ce navire, la
cuisine est placée entre le carré des matelots et celui des officiers.
La coursive du poste d’équipage vu de l’arrivée de
l’escalier venant du garage.
La coursive du poste d’équipage vue depuis les douches.
Le carré des matelots.
La cuisine.
La cuisine.
Le carré des officiers.
La cabine du capitaine.
La cabine du chef mécanicien.
La cabine du bosco.
Une cabine double pour les matelots.
Autre cabine double.
Une cabine simple.
Le local du receveur où il stockait la caisse à l’époque où
les billets se prenaient directement à bord du bateau.
La sécurité à bord
Pour
assurer l’abandon du navire en cas de naufrage, l’Acadie est doté de 7
radeaux de survie qui se gonflent automatiquement lorsqu'ils rentrent en
contact avec l'eau. En plus de ces 7 radeaux de survie, nous retrouvons
aussi 13 bouées de sauvetage, dont 1 sur le gaillard d’avant, 2 sur la
passerelle, 7 sur le pont supérieur et 4 sur la plage arrière. Sur
l’arrière du pont supérieur, nous retrouvons depuis 2003 un semi rigide.
Ce semi rigide est mis à l’eau grâce à une grue.
Notons que de 1971 à 2003, deux chaloupes mises à l’eau par des bossoirs oscillants étaient placées sur le pont supérieur, juste derrière la passerelle. Leur retrait a permis de rendre l’espace aux passagers.
Notons que de 1971 à 2003, deux chaloupes mises à l’eau par des bossoirs oscillants étaient placées sur le pont supérieur, juste derrière la passerelle. Leur retrait a permis de rendre l’espace aux passagers.
L’une des deux chaloupes qui équipaient à l’origine
l’Acadie.
La grue.
Les commandes et le treuil de la grue.
Le semi rigide de l’Acadie.
Vue sur trois des sept radeaux de survie installés sur le pont
supérieur de l’Acadie.
Acadie, l’un des navires historiques des îles morbihannaises
L'Acadie fut l'un des éléments importants qui a accompagné le développement de Belle-Île des années 1970 à 1990. Il a permis une augmentation notable du trafic de passagers et rouliers, notamment en camions. Après
35 années de service annuel entre Belle-Île et Quiberon, l’Acadie a
laissé sa place au Bangor en juin 2006. Placé en réserve dès la mise en
service du Bangor, il a servi jusqu’en 2018 à assurer les remplacements
des rouliers bellilois et groisillons. Il assurait également de 2009 à
2014 le transport de marchandises et des rotations passagers et
véhicules en supplément du Vindilis et du Bangor sur la ligne Le
Palais-Quiberon, uniquement lors de la période estivale.
Sorti de flotte début 2018 en prévision de la mise en service du Breizh Nevez I sur la liaison Lorient-Groix, l’Acadie a eu une longue carrière pour un courrier des îles morbihannaises : 47 ans ! Peu de navires ont été exploités jusqu’à ce grand âge, à l’exception des paquebots côtiers "Île de Groix" (Groix) et "Émile Solacroup" (Belle-Île) qui avaient tous les deux 57 ans à leur déconstruction. L'Acadie a été mis en vente aux enchères, et a été racheté en juin 2020 et devrait prochainement naviguer, sous pavillon comorien, entre Madagascar, les Comores et la Tanzanie pour transporter du fret. Il ira ainsi rejoindre ses deux anciens collègues morbihannais, le Jean Pierre Calloc'h et le Kreiz-er-Mor qui ont rejoints respectivement les eaux de l'océan Indien en 2000 et 2019.
Sorti de flotte début 2018 en prévision de la mise en service du Breizh Nevez I sur la liaison Lorient-Groix, l’Acadie a eu une longue carrière pour un courrier des îles morbihannaises : 47 ans ! Peu de navires ont été exploités jusqu’à ce grand âge, à l’exception des paquebots côtiers "Île de Groix" (Groix) et "Émile Solacroup" (Belle-Île) qui avaient tous les deux 57 ans à leur déconstruction. L'Acadie a été mis en vente aux enchères, et a été racheté en juin 2020 et devrait prochainement naviguer, sous pavillon comorien, entre Madagascar, les Comores et la Tanzanie pour transporter du fret. Il ira ainsi rejoindre ses deux anciens collègues morbihannais, le Jean Pierre Calloc'h et le Kreiz-er-Mor qui ont rejoints respectivement les eaux de l'océan Indien en 2000 et 2019.
L’Acadie, le roulier breton ayant eu la plus longue carrière sur les îles en 2018 !
Je
tiens à remercier Didier Dirol et l’administrateur du site Viaimages.com pour la mise à disposition de la plupart des clichés
présents dans ce reportage. Remerciements également à la Région
Bretagne ainsi qu’à la Compagnie Océane pour leur accueil lors de
la visite du navire.
Texte : Alspace
Photos : Alspace, Didier Dirol et Viaimages.com.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire